La conjoncture évolue rapidement au Moyen Orient et le cessez-le-feu récent décrété par le PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More serait le résultat de l’amorce d’un processus de discussion de d’échanges non officiels, entrepris à la demande des autorités Américaines et des autorités kurdes de l’Irak du Nord, entre représentants du mouvement de libération et représentants du gouvernement turc. Le Parti pour une société démocratique (DTP), parti légal engagé dans la revendication de droits politiques et culturels pour les Kurdes de Turquie, a, pour sa part, lancé un appel à renoncer à la lutte armée et à s’engager dans la recherche de solutions politiques au conflit. Abdullah Öcalan a également, de sa prison, lancé un appel identique.
Le désarmement demandé par l’Etat turc ne pourra que résulter de négociations. Mais des signes laisseraient penser que certaines composantes de la société turque ne seraient plus catégoriquement hostiles à l’ouverture de celles-ci.
Plusieurs réactions des institutions européennes sont encourageantes. Le Parlement européen, la commission culturelle du Conseil de l’Europe (qui réunit 53 pays dont la Turquie), ainsi que le Conseil des Ministres de l’Union européenne ont, dans leurs résolutions, appelé les belligérants à dialoguer.
Plus décisives, encore aujourd’hui, seront les orientations que vont prendre les Etats-Unis et les forces qui s’affrontent en Irak où l’on parle beaucoup d’une possible partition entre Chiites, Sunnites et Kurdes. La perspective d’une plus grande autonomie, voire de l’indépendance de ces derniers inquiète l’Etat turc et donne lieu à négociations et marchandages avec les Américains.