60 civils exécutés avec des armes chimiques, dénonce le Conseil démocratique kurde en France (CDKF), qui a appellé à une manifestation ce matin devant l’ambassade de Turquie à Paris
Depuis deux mois, l’Etat turc se livre, sous les yeux du monde entier, à un massacre systématique à Cizîrê. Des dizaines de milliers de civils ont été victimes de bombardements et d’exécutions sommaires dans les rues. Pendant plusieurs jours, les forces étatiques ont bombardé deux immeubles différents où étaient réfugiés des civils blessés. Au cours de la nuit dernière, ils ont exécuté plus de 60 civils en utilisant des armes chimiques. Les médias du gouvernement de l’AKPAdalet ve Kalkınma Partisi (Parti de la Justice et du Développement), parti islamiste aux mains de l’autocrate Erdogan. More (TRT-News) annoncent ces événements comme une victoire.
Le CDKF appelle à la mobilisation et à la solidarité avec le peuple kurde et demande à l’Union européenne et aux Nations Unies de prendre d’urgence des sanctions militaires et économiques contre la Turquie.
Depuis le 26 janvier, trois députés dont Osman Baydemir, l’ancien maire de Diyarbakir, ont entamé une grève de la faim “résolus à poursuivre notre lutte pour le transfert en toute sécurité des personnes blessées hors de ce sous-sol de la sauvagerie [de Cizîrê].”
A Rennes
A l’appel du Conseil démocratique kurde de Rennes (CDK-R) plus de 350 membres de la communauté kurde, accompagnés de membres des AKB, ont manifesté cet après-midi à Rennes pour dénoncer le massacre commis hier à Cizre par l’armée turque (on parle de 60 morts) et demander l’intervention de la communauté internationale :
nous appelons l’Union européenne et les Nations Unies à déclarer d’urgence des sanctions militaires et économiques contre la Turquie. Nous demandons que la Turquie soit jugée pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Nous appelons à la mobilisation et à la solidarité avec le peuple kurde !
indique le tract qui a été distribué aux autorités et aux Rennais.
Réunis place du Parlement, les Kurdes ont dans un premier temps occupé pacifiquement le bâtiment. Reçus par le président de la Cour d’Appel, ils ont pu dialoguer sur la situation de leur peuple et lui ont remis un dossier. Le Président s’est engagé à le transmettre au Ministre de la Justice. Les Kurdes ont ensuite quitté le Parlement dans le calme, pour se diriger vers la Préfecture de région.
Après un sit-in devant la Préfecture, une délégation de trois personnes a été reçue par le cabinet du Préfet. La discussion a été cordiale. Là aussi, un dossier a été remis, qui sera transmis au gouvernement. Le cabinet a proposé un rendez-vous ultérieur avec le Préfet de région, qui ne pouvait se libérer aujourd’hui pour dialoguer avec les représentants du CDK-R.
La marche s’est ensuite dirigée, via les quais, vers la place de la Mairie, où se sont tenues les dernières prises de parole, avant dislocation du cortège, toujours dans le calme.