Les festivités du NewrozNouvel an kurde (21 mars). More ont commencé le samedi 19 mars à Rennes avec un défilé aux flambeaux, une marche très joyeuse accompagnée de chants et de danses qui s’est terminée sur l’esplanade Charles de Gaulle autour d’un feu, selon la tradition. Elles se sont poursuivies dimanche dans le plus grand parc de loisirs de la ville de Rennes, le parc des Gayeulles, rassemblant plus d’un millier de Kurdes auxquels s’étaient joints des amis du peuple kurde, parmi lesquels Tony Rublon, président des Amitiés kurdes de Bretagne. Marie-Anne Chapdelaine, ancienne députée de Rennes, avait envoyé son salut fraternel depuis l’ile de la Réunion où elle réside maintenant : “Bon nouvel an à tout le monde et surtout que la cause kurde soit entendue internationalement”.
A quoi ressemble cette fête qui salue l’arrivée du printemps 2022 ? A une fête champêtre rassemblant des familles autour de barbecues jouxtant un podium au pied duquel la foule se presse pour chanter et danser : l’ambiance est détendue et bon enfant. Des femmes, des hommes aussi, ont sorti leurs vêtements traditionnels, aux couleurs chatoyantes, où dominent le vert, le rouge, le jaune, les couleurs du Kurdistan. La température est presque printanière. Il fait bon de vivre, Il fait bon d’être ensemble, pour oublier ? Non, au fond des cœurs, la révolte gronde.
La botte secrète qui anime tout un peuple
Quels sont les sentiments qui dominent ? Lassitude ? Découragement ? Espoir ? Serdal, un jeune entrepreneur du bâtiment, d’une famille militante de la région de Muş, région durement frappée par la guerre en Turquie, répond sans détour : “plus de deux millions de Kurdes sont attendus à Diyarbakir pour fêter demain, 21 mars, le NewrozNouvel an kurde (21 mars). More. C’est notre réponse à la politique de répression d’Erdoğan. Les Kurdes vont l’écraser. Nous finirons par gagner. C’est inéluctable”.
Cette foi inébranlable dans la victoire, la victoire pour la Paix et la Liberté, est la botte secrète qui anime tout un peuple depuis des décennies et qui rend la victoire possible. L’année 2022 peut être l’année de tous les dangers. Elle peut aussi être l’année de négociation pour une paix durable et juste.
La crise ouverte déclenchée par l’invasion de l’Ukraine par Vladimir Poutine, nous l’avons déjà écrit, ne doit pas, bien au contraire, détourner notre attention des comportements du président RT Erdoğan. Les deux présidents ont des comportements identiques de dictateur. Erdoğan se conduit comme Vladimir Poutine en emprisonnant des milliers d’opposants, sous des prétextes fallacieux, et en conduisant une politique, nationaliste et expansionniste, dangereuse pour la paix dans le monde. Une paix négociée entre les belligérants est possible. Chacun sait qu’Erdoğan est aux prises à des difficultés intérieures – économiques et politiques – propices à l’ouverture de négociations, pour peu qu’il y soit contraint, que le coût de la guerre qu’il a déclarée aux Kurdes peut devenir, dans les circonstances actuelles, insupportable…
L’utopie kurde peut devenir réalisable.
NewrozNouvel an kurde (21 mars). More pîroz be !
André Métayer
Photos : F. Kaplan, Sebri Idir