Hommages à Chantal

‘’Chantal Etourneaud, vice-présidente des Amitiés kurdes de Bretagne, est décédée à l’âge de 88 ans. Ils sont nombreux à saluer cette grande figure de la vie sociale rennaise, discrète et engagée’’. (Ouest-France 05/09/24).

Ses obsèques eurent lieu dans l’intimité familiale, entourée de ses proches amis, parmi lesquels les Kurdes de Rennes et ceux des ‘’Amitiés kurdes de Bretagne’’. Il fut rappelé que Chantal était, depuis 1996, l’une des pièces maitresses de l’association dans laquelle elle s’était investie corps et âme. https://www.akb.bzh/les-akb-en-deuil-notre-amie-chantal-nous-a-quittes/.

Au cours de cette cérémonie d’adieu , l’une de ses amies, évoquant son parcours professionnel, dira : ‘’Elle s’est investie dans le domaine de la protection de l’enfance, de l’enseignement en école de service social et à l’université, du conseil technique auprès du CREAI, de la formation des personnels des établissements pour les enfants et adultes handicapés. Toujours en quête de connaissances et d’outils méthodologiques pour une meilleure compréhension des personnes et des groupes humains elle entreprend des études universitaires dans les années 80. Elle soutient, après la maîtrise, un mémoire de DEA d’Etudes Politiques ‘’La mise en place d’une politique publique pour les 16-18 ans sur le bassin d’emploi de Rennes’’ .

Elle s’investit aussi, comme bénévole, dans les Maisons des Jeunes et de la Culture (MJC) et, à l’heure de la retraite, aux Amitiés kurdes de Bretagne (AKB), dont elle occupait l’un des postes de Vice-présidents. Cette militante s’engagea pleinement dans l’enseignement du français auprès des étrangers présents à Rennes, et notamment auprès des Kurdes.

La ville de Rennes tint à lui rendre hommage. Geneviève Letourneux, conseillère municipale déléguée aux Droits des Femmes et à la Lutte Contre les Discriminations, saluera son engagement dans ‘’les cours de français’’ dont elle fut à l’origine, en 2003 :

‘’Chantal Etourneaud par son engagement, par son enthousiasme a permis la construction collective de la plateforme de mutualisation et de coordination de l’apprentissage du français sur notre territoire. Son sens du collectif et sa juste appréciation des enjeux ont permis de dépasser les rigidités, d’apaiser les inquiétudes, de faire le pari du commun. Sa figure, son souvenir resteront un modèle. Je partage votre tristesse’’.

Flavie Boukhenoufa, adjointe à la Maire déléguée aux Relations Internationales, Vice-Présidente de Cités Unies-France, adressera, en son nom et au nom de la Ville de Rennes, ses sincères condoléances :

’C’est avec tristesse que j’ai appris le décès de la vice-présidente des Amitiés Kurdes de Bretagne Chantal Etourneaud, militante indéfectible au service de l’accueil et l’intégration des populations étrangères, et notamment des Kurdes, sur notre territoire’’.

L‘image que gardent ses amis est celle d’une Chantal forte, joyeuse, aimant la vie, féministe, rebelle, engagée, ‘’ Chantal, l’insoumise. Insoumise aux normes, aux dogmes, aux hiérarchies universitaires, à la langue de bois, même celle qui correspondait à nos valeurs. Chantal, l’insoumise avec classe, dissipant par son sourire, narquois et bienveillant, le ton de nos débats enflammés sur tout ce qui agitait le monde’’.

Chantal chérissait ses deux petites filles. L’une d’elles, Malou, fit passer un frisson en évoquant ces quelques mots de Jacques Brel écrits en italique sur un papier jaune pâle, un peu délavé, épinglé sur un mur de l’appartement, ‘’qu’on lisait tout le temps quand on passait devant. Et, à force des lectures et des relectures, ce bref message bientôt su par cœur sonnait comme une évidence , devenait une ligne directrice, une voie à suivre, un conseil doux. Des vœux sincères qui résonnent si justement aujourd’hui : A travers les mots de Jacques Brel de 1968, Chantal, mamie, nous disait que ‘’le seul fait de rêver est déjà très important’’.

’Je vous souhaite des rêves à n’en plus finir et l’envie furieuse d’en réaliser quelques-uns.

Je vous souhaite d’aimer ce qu’il faut aimer et d’oublier ce qu’il faut oublier.

Je vous souhaite des silences.

Je vous souhaite des chants d’oiseaux au réveil et des rires d’enfants.

Je vous souhaite de résister à l’enlisement, à l’indifférence et aux vertus négatives de notre époque.

Je vous souhaite surtout d’être vous’’.

André Métayer