Lundi 25 octobre : c’est une première dans les relations, bien qu’anciennes, entre Rennes et Diyarbakir. Le Maire de Rennes en personne franchit le seuil de la mairie métropolitaine de Diyarbakir.
Comme l’ont souligné Daniel Delaveau, Maire de Rennes et Président de Rennes métropole et Frédéric Bourcier, Maire-adjoint et Premier secrétaire fédéral du Parti socialiste d’Ille-et-Vilaine, le motif ne leur déplacement ne se résume pas à un projet pour la constructions de logements sociaux, aussi important soit-il, mais cette coopération légitime une intervention à caractère politique sous la forme d’un soutien ferme et déterminé au maire de Diyarbakir, Osman Baydemir ; ce soutien c’est aussi celui sans faille d’Edmond Hervé, Sénateur d’Ille et Vilaine, maire honoraire de Rennes et initiateur de cette coopération de plus de trente années, de parlementaires, d’élus locaux et de nombreux citoyens rennais.
Le procès? “Un scandale qui se déroule sous nos yeux”
La rencontre des deux maires, sincèrement émus, est chaleureuse : le soutien de la ville de Rennes toute entière est apprécié de Diyarbakir et de son maire, inculpé, assigné à résidence et convoqué devant ce tribunal “d’injustice” de Diyarbakir.
Frédéric Bourcier, qui a assisté en compagnie de Daniel Delaveau à cette 5ème audience d’un procès fantoche, est visiblement troublé :
Le scandale qui se déroule sous nos yeux n’amène que dégoût et colère. Je n’ai pas le courage de filmer ou de photographier alors que l’Iphone a passé tous les contrôles… C’est un sentiment très étrange que de vivre un moment qui appartient au passé : un procès politique ! Une salle banale, les prévenus (30% de femmes) entourés d’une vingtaine de militaires… une rangée d’une dizaine de policiers les séparent du public. Devant nous une quarantaine d’avocats, un interprète nous traduit en anglais la lecture des actes d’accusation. Nos amis, qui en ont connu d’autres dans leurs vies d’homme et dans leurs vies militantes, prennent ça avec recul et dérision, notamment Abdullah Demirbas, le Maire de Sur (arrondissement de Diyarbakir) qui risque 153 ans de prison, ce qui nous laisse pantois et admiratifs.
Les échanges entre élus rennais et kurdes sont cordiaux, confiants et intenses. Le BDP ne cache pas sa stratégie : celle d’affaiblir la majorité parlementaire au point de devenir incontournable. Aux élections législatives de 2011? C’est leur stratégie.
André Métayer