L’ancienne députée kurde, Prix Sakharov, fait appel
Leyla Zana a été condamnée à 10 ans de prison par la 5ème Cour pénale de Diyarbakir pour “fait de propagande envers une organisation (ndlr : le PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More, Parti des travailleurs du Kurdistan), tout en n’étant pas membre”.
Rappelons que Leyla Zana, élue en 1991 comme députée de Diyarbakir, arrêtée en 1994, condamnée à 15 ans de prison, libérée en 2004, est très connue en Europe comme militante luttant “contre l’intolérance, le fanatisme et l’oppression” et que son emprisonnement avait suscité de nombreuses protestations.
Leyla Zana avait reçu en 1995, le “Prix pour la liberté de l’esprit”, du nom du scientifique et dissident soviétique Andrei Sakharov, créé en 1988 par le Parlement européen pour honorer les personnes ou les organisations qui ont marqué de leur empreinte le combat en faveur des Droits de l’Homme et pour la défense des libertés.
Au nom de la liberté d’expression, ne laissons pas Leyla Zana retourner en prison.
Les prises de positions de Leila Zana sont celles d’une femme engagée dans le combat démocratique pour la défense des droits culturels et politiques de son peuple, non pas en prônant le séparatisme mais en plaidant pour l’union des peuples turc et kurde.
Demandons à Abdullah Gül, Président de la République de Turquie et à son premier Ministre, Recep Tayyip Erdogan, d’arrêter les poursuites engagées contre Leyla Zana et de s’engager résolument sur la voie de la démocratie et de la paix.
Demandons à la Grande Assemblée de Turquie (le parlement turc) d’adopter au plus vite un projet de lois réformant fondamentalement un code pénal et un code de procédure pénale qui garantiraient la liberté d’expression et le respect des droits de l’homme.
Rennes le 17 décembre 2008
André Métayer
Président