La terreur de l’Etat dans les villes kurdes continue non-stop. La résistance contre la terreur d’Etat se poursuit également. L’Etat turc vient de lancer une attaque énorme avec de nouveaux déploiements. Nous espérons que la résistance va arrêter ces attaques. Merci beaucoup pour votre soutien
nous écrit l’un de nos amis de Diyarbakir, proche de la municipalité métropolitaine.
Voici plus de deux semaines que le couvre-feu est instauré à Diyarbakir, dans le quartier du centre-ville (Sur) où fut assassiné, le 28 novembre dernier, l’avocat kurde Tahir Elçi, bâtonnier de Diyarbakir (voir aussi l’hommage qui lui a été rendu à Rennes lors de la visite de Mme Gültan Kışanak, co-maire de Diyarbakir).
Une manifestation a été organisée le 14 décembre afin de dénoncer ces mesures non justifiées et, élus en tête, des milliers de personnes ont tenté d’entrer dans le quartier interdit. Les forces de l’ordre les ont repoussées avec une extrême violence et ont procédé à de nombreuses arrestations. Sept manifestants ont été tués d’après le quotidien islamo-conservateur Zaman, proche du mouvement de Fethullah Gülen.
Depuis que le président Erdoğan a mis fin aux pourparlers de paix, le pays tout entier est en révolte et le gouvernement répond par un arsenal de mesures répressives, parmi lesquelles des couvre-feux : on compte depuis le mois d’août plus de 50 couvre-feux touchant un million trois cent mille habitants. Les affrontements avec les forces spéciales de la police se traduisent par des morts, des blessés et des destructions. Ainsi à Sur, que des centaines d’habitants ont fui, les traces de combat de rues sont visibles : des tranchées, des restes de barricades, des bâtiments criblés de balles ou incendiés par des grenades.
Solidarité avec la résistance kurde
Le Conseil démocratique kurde en France (CDKF) appelle à briser le mur du silence en se rassemblant demain 16 décembre à 16 heures, esplanade des Invalides à Paris :
on ne compte plus les morts. Les bombardements incessants des forces de sécurité ont par ailleurs entraîné de lourds dégâts matériels. Outre les habitations, ce sont des monuments historiques qui sont touchés, surtout dans le quartier de Sur qui abrite un patrimoine culturel extrêmement riche. Parallèlement à ces massacres de civils, les autorités turques tentent d’étouffer la volonté politique des Kurdes en arrêtant des militants et des représentants politiques. Selon un rapport récent de l’Association des Droits de l’Homme de Turquie, cette répression politique s’est soldée, depuis janvier de cette année, par plus de 6 000 arrestations de militants kurdes dont près de 1 300 ont été incarcérés. Parmi ces derniers, figurent 17 maires et de nombreux autres élus locaux.
Le CDKF invite à la mobilisation pour soutenir la résistance kurde, exiger la fin des massacres, l’arrêt des opérations militaires et de la répression politique.
Rassemblement demain 16 décembre à 16 heures, esplanade des Invalides à Paris.
Rassemblement également le 19 décembre à 15h30, dalle du Colombier à Rennes.
André Métayer