Le Fer, en tant que moyen de résistance utilisé par les tribus contre l’Empire assyrien et incarné dans la mythologie par Kawa, joue un rôle important dans la politique concrète. Les résistances, selon les périodes, des Hourrites, Mitanniens, Nairis et autres Urartu sont chargées de symboles qui prennent tout leur sens dans la littérature épique, ces peuples qui avaient su maîtriser le travail du fer, qui avaient su lutter pour préserver leur patrie et leur liberté, ont donné naissance à l’épopée de Kawa : Demirci Kawa Efsanesi (“Kawa le Batteur de Fer”). C’est sans doute la véritable interprétation de cette épopée et la raison son succès à travers les âges. L’union de deux puissantes traditions, la pensée philosophique incarnée par Zerdüşt (Zarathoustra) et celle symbolisée par Kawa le Batteur de Fer précipita la chute de l’Empire assyrien dans les années 612 av. J.C. En réalité ce succès des Mèdes est le résultat d’une lutte millénaire. C’est depuis la chute de cet appareil tortionnaire que NewrozNouvel an kurde (21 mars). More, la fête du printemps, est célébrée avec enthousiasme et à juste titre, par tous les peuples du Moyen-Orient, comme la fête de la Liberté.
(“Plaidoiries” d’Abdullah Öcalan, 1999).
La légende de Kawa et Newroz
Il y a bien longtemps, entre les deux grands fleuves du Tigre et de l’Euphrate, était une terre appelée Mésopotamie. Au-dessus d’une petite ville dans les montagnes de Zagros, il y avait un énorme château en pierre avec des grandes tourelles et de hauts murs. A l’intérieur de ce château, vivait un roi assyrien cruel appelé Dehak. Ses armées terrorisaient toutes les personnes vivant sur ses terres. Un jour, Ahriman, un esprit malin qui l’habitait, lui jeta un sort : il y eut un grand flash de lumière et deux serpents noirs géants s’abattirent sur ses épaules, provoquant des douleurs insupportables. Ahriman, qui prit la forme d’un médecin, lui conseilla, pour calmer l’appétit des serpents, de les nourrir de cerveaux de jeunes enfants. Depuis ce jour noir, deux enfants étaient choisis parmi les villes et les villages autour du château. Leurs cerveaux étaient placés dans un grand seau en bois et portés aux portes de château. Ce rituel avait lieu tous les jours. C’est alors que le soleil s’obscurcit, que les récoltes, les arbres et les fleurs se mirent à dépérir, que les pastèques géantes cultivées dans cette région depuis des siècles se nécrosèrent. Les paons et les perdrix qui avaient l’habitude de se pavaner autour des arbres géants de grenades s’enfuirent. Même les aigles s’enfuirent aussi.
Près de ce château vivait Kawa, un forgeron qui fabriquait des fers pour les chevaux sauvages et des pots et des casseroles pour les habitants de la ville. Son épouse et lui détestaient Dehak car il avait déjà pris 16 de leurs 17 enfants. Un jour, l’ordre est venu du château de sacrifier leur dernière fille et d’apporter, dès le lendemain, son cerveau à la porte de château. Comment sauver son enfant des serpents de Dehak ? Kawa y réfléchit toute la nuit et, le matin suivant, il enfourcha son cheval, tirant un chariot, et se rendit au château. La porte du château s’ouvrit et le contenant du grand seau en bois fut donné aux deux serpents géants affamés. Quand Kawa fut revenu à la maison, il consola sa femme en pleurs en soulevant son grand manteau de velours sous lequel leur fille s’était blottie : au lieu de sacrifier sa propre fille, Kawa avait sacrifié un mouton et avait mis subrepticement sa cervelle dans le seau en bois. Bientôt, la nouvelle fuita dans la population et, à chaque fois que Dehak exigeait un sacrifice d’enfant… C’est ainsi que des centaines d’enfants auraient été sauvés. Ils se seraient réfugiés dans la montagne de Zagros, en sécurité, apprenant à survivre avec leurs propres moyens : comment monter les chevaux sauvages, comment chasser, pêcher, chanter et danser. Kawa leur aurait aussi appris à se battre pour un jour en finir avec ce roi tyran. Le temps fut venu, l’armée de Kawa enfin prête, de marcher vers le château. Les hommes de Dehak furent rapidement maitrisés et Dehak fut tué par Kawa qui, alors, monta tout en haut de la montagne et alluma un grand feu pour dire aux habitants de la Mésopotamie qu’ils étaient libres. Aussitôt, des centaines de feux s’allumèrent pour faire circuler la nouvelle. Les flammes s’élevèrent haut dans le ciel et lavèrent l’odeur pestilentielle de Dehak. L’obscurité disparut, les fleurs commencèrent lentement à s’ouvrir. Et les pastèques ? Elles se mirent à s’arrondir comme elles l’avaient fait pendant des siècles auparavant. Les aigles revinrent et volèrent vers les crêtes de la montagne. Les flammes montèrent de plus en plus haut. Le peuple, au son des tambours, se mitOrganisation du renseignement national (Millî İstihbarat Teşkilatı), services secrets turcs. More à chanter et à danser en cercle autour de ces feux. Ils étaient maintenant libres.
21 mars : invitation des Kurdes de Rennes pour célébrer ensemble le Newroz
Les Amitiés kurdes de Bretagne organisent chaque année un voyage au Kurdistan à l’occasion de la fête du nouvel an kurde, le NewrozNouvel an kurde (21 mars). More. Cette année, la mission étant retardée pour cause d’élections locales en Turquie, les AKB célébreront le NewrozNouvel an kurde (21 mars). More en Bretagne. Nous invitons toutes les personnalités politiques, tous les militants associatifs à répondre favorablement à Saadet Kilic et Fehmi Kaplan, co-présidents d’Amara – Conseil démocratique kurde de Rennes, qui vous convient le jeudi 21 mars à 18 h30 à une réception organisée au siège de l’association, 11 rue du Pré au Bois à Rennes.
C’est l’occasion de mieux comprendre les revendications du peuple, de soutenir la démocratie locale en prenant la défense de tous les détenus politiques et de soutenir les initiatives en faveur des libertés culturelles et politiques :
la fête du NewrozNouvel an kurde (21 mars). More, qui commémore la naissance du peuple kurde, est lourde de symbole, alors que les grèves de la faim pour briser l’isolement d’Öcalan n’ont toujours pas abouti. Votre présence sera pour nous, Kurdes, un réconfort
écrivent Saadet Kilic et Fehmi Kaplan.
André Métayer