Lundi dernier 12 avril, le député Ahmet Türk, ancien président du DTP, interdit de toute fonction politique depuis la fermeture de ce parti pro-kurde, a été violemment pris à partie et blessé au visage alors qu’il était venu à Samsun (nord de la Turquie) soutenir les familles des victimes au procès dit “affaire Bulanik ” du nom d’un village près de Mus où un membre des forces du Ministère de l’Intérieur a tiré délibérément sur la foule : les témoins accusent de passivité, voire de complicité, les forces de l’ordre entourant Ahmet Türk et chargées de sa sécurité.
Cette agression a suscité une grande émotion dans la population kurde et provoqué des manifestations réprimées avec violence : les vidéos qui circulent sur le net sont terrifiantes ; l’une d’elles montre le tabassage d’un jeune garçon à Hakkari : il s’agit du fils de Kazim Kurt, l’ancien maire de Hakkari, aujourd’hui incarcéré avec près de 2 000 maires, anciens maires, cadres politiques et militants des droits humains (la scène se passe devant l’hôtel où logeait le mois dernier la délégation des Amitiés kurdes de Bretagne venue à Hakkari pour célébrer le NewrozNouvel an kurde (21 mars). More).
Après l’interdiction du parti pro-kurde, les arrestations et incarcérations en masse, l’attentat manqué contre le maire de Diyarbakir, la nouvelle condamnation de Leyla Zana à 3 ans de prison, il est temps que la France se désolidarise de cette politique anti kurde.
Les Kurdes immigrés en France réagissent et appellent à manifester à Lorient samedi prochain 17 avril à partir de 16 heures (rassemblement devant l’église de Kerentrech, défilé dans les rues lorientaises et prise de parole place Aristide Briand).
Tous les militants des associations de défense des Droits de l’Homme, tous les démocrates épris de liberté sont invités à se joindre aux manifestants.
André Métayer