En juillet 2017, İdil Eser, directrice d’Amnesty Turquie, a été arrêtée à Istanbul en même temps que neuf autres défenseurs des droits humains :
- İlknur Üstün, de la Coalition des femmes
- Günal Kurşun, de l’association Human Rights Agenda
- Nalan Erkem, de l’organisation Citizens’ Assembly
- Özlem Dalkıran, de l’organisation Citizens’ Assembly
- Veli Acu, de l’association Human Rights Agenda
- Şeyhmus Özbekli, avocat
- Nejat Taştan, de l’association Equal Rights Watch
- Ali Gharavi, consultant en stratégie numérique et en bien-être et auteur
- Peter Steudtner, formateur en méthodes non violentes et consultant en stratégie numérique et en bien-être.
Nejat Taştan et Şeyhmus Özbekli ont depuis été libérés sous caution, mais, comme tous les autres, ils font l’objet d’une enquête au titre des lois antiterroristes. Ces arrestations ont eu lieu un mois seulement après l’arrestation et l’incarcération de Taner Kılıç, le président d’Amnesty Turquie.
“La dissidence est devenue dangereuse en Turquie et maintenant, même les défenseurs des droits humains sont pris pour cible” s’insurge Amnesty International, qui dénonce la répression de masse visant non seulement les personnes soupçonnées d’avoir participé à la tentative de coup d’État de juillet 2016, qui a fait 246 morts et 2194 blessés, mais aussi toute personne qui semble critiquer le gouvernement, dont les médias.
Amnesty International note que, depuis l’état d’urgence qui a été renouvelé 4 fois, près de 150 000 personnes sont sous le coup d’une information judiciaire, dont 50 000 sont actuellement sous les verrous, plus de 100 000 personnes ont été licenciées, plus de 180 organes de presse ont été fermés et quelques 2 500 journalistes et autres professionnels des médias ont perdu leur emploi. Plus de 140 journalistes (176 selon d’autres sources) et professionnels des médias sont emprisonnés dans l’attente de leur procès. Plus de 3 800 organisations non gouvernementales ont été fermées.
André Métayer