Mardi 15 septembre, jour anniversaire de la première attaque du groupe Etat islamique contre le canton de Kobanê, le Conseil démocratique kurde en France (CDKF) donne rendez-vous à tous, élus et militants politiques, syndicalistes, associatifs, en Turquie, à Suruç – ville jumelle de Kobanê, située près de la frontière syrienne – pour manifester un large soutien à Kobanê et pour demander la création d’un corridor humanitaire.
Communiqué du CDKF :
Tous à Suruç, le 15 septembre 2015 !
Le 14 septembre 2014, Daesh lançait une offensive contre le canton kurde de Kobanê, en Syrie. La population kurde, guidée par les Forces de Défense du Peuple (YPGUnités de protection populaire (Yekîneyên Parastina Gel), branche armée du PYD, d’environ 40 000 hommes. More et YPJUnités de Protection des Femmes (Yekîneyên Parastina Jin), branche armée du PYD. More) organisait une résistance contre cette attaque. Cette résistance des hommes et des femmes à l’intérieur de Kobanê fut une bataille pour la démocratie, pour l’humanité, pour un futur commun et pour la reconnaissance de l’égalité entre les femmes et les hommes. Grâce à cette lutte acharnée soutenue tardivement par la coalition internationale, Kobanê a été libérée après 134 jours de siège.
Cependant, la ville est sortie ravagée de ces quatre mois d’affrontements : les bâtiments et les infrastructures sont presque entièrement détruits. Les services essentiels tels que l’eau, l’électricité, l’approvisionnement de vivres et les soins de santé sont ainsi au niveau minimal, sinon inexistant. Poussant la barbarie jusqu’au bout, Daesh a disséminé dans la ville et ses environs des milliers de mines pour empêcher la vie de reprendre et les réfugiés de revenir.
Par ailleurs, la ville reste toujours sous la menace des offensives barbares de Daesh. Entre le 25 et le 27 juin, les gangs de cette organisation sont entrés dans Kobanê depuis la Turquie pour y commettre un énième massacre : plus de 200 civils furent brutalement assassinés. La plupart des victimes étaient des enfants et des femmes.
Pour assurer le retour des réfugiés et des conditions de vie dignes dans la ville, il est impératif de reconstruire les infrastructures de base. Cependant, bien que libéré, le canton reste toujours sous embargo. Encerclé par Daesh sur trois côtés, Kobanê est longé au nord par la frontière turque qui reste fermée. La population de Kobanê a urgemment besoin d’un corridor humanitaire pour recevoir les aides nécessaires afin de protéger, reconstruire et remettre les infrastructures de la ville en état de fonctionnement. C’est pourquoi la frontière avec la Turquie est cruciale.
Afin de promouvoir la réduction de la violence, pour soutenir la stabilité de la Syrie et des régions libérées du terrorisme, nous constatons l’urgence d’un corridor humanitaire. C’est pourquoi, nous appelons à mettre en application la résolution 2165 de l’ONU du 14 juillet 2014, art.2, qui exprime la nécessité d’une zone confinée.
Nous invitons les militants, syndicats, partis politiques, ONG et autorités locales et internationales à participer à une grande chaine internationale de solidarité avec Kobanê.