Le 16 septembre 2022, Jîna Mahsa Aminî, jeune femme kurde de 22 ans, mourait à Téhéran des suites des sévices infligés par la police des mœurs du régime iranien. Jîna a été tuée par ses tortionnaires car, comme dans tous les régimes patriarcaux, la question du contrôle du corps des femmes – que ce soit pour les couvrir ou les découvrir – est un point essentiel de la politique des gouvernements en place.
La mort de Jîna avait alors déclenché un soulèvement contre ce féminicide parti de sa ville natale, Saqqez (RojhilatKurdistan oriental (Kurdistan d’Iran). More), pour se développer au Kurdistan puis dans tout l’Iran, suscitant des manifestations dans le monde entier autour du slogan du Mouvement des femmes kurdes : « Jin, Jiyan, Azadî / Femme, vie, liberté ».
Les femmes, les jeunes, les travailleur·euses et les populations du Kurdistan et du Balouchistan ont été en première ligne et particulièrement visé·es par la répression : plus de 22 000 arrestations dans tout le pays, 500 personnes tuées lors des manifestations, la plupart au Kurdistan et au Balouchistan, sans compter les nombreuses tortures et exécutions par pendaison dans les geôles iraniennes.
Les femmes kurdes subissent une double oppression : en tant que femmes dans un État et un système patriarcal, en tant que Kurdes sunnites dans un régime nationaliste perse et islamique chiite. Les Kurdes sont aussi relégué·es au second plan quand il s’agit d’obtenir un emploi, un logement. Le Kurdistan est l’une des régions les plus pauvres d’Iran. Quand ils·elles cherchent à s’organiser, les Kurdes sont réprimé·es : près de la moitié des prisonnier·ères politiques en Iran sont Kurdes, la plupart des partis politiques kurdes sont en exil.
Pour l’anniversaire du soulèvement, six organisations politiques kurdes en Iran appelaient à la grève, le 16 septembre, au Kurdistan, demandant à « tous·tes les révolutionnaires et forces progressistes à l’étranger de soutenir la grève générale du 16 septembre de toutes les manières possibles, d’organiser des manifestations et des marches et d’attirer l’attention du monde sur la révolution Jîna ». Le réseau Feminists For Jina et d’autres organisations féministes appellent à participer et à organiser des marches de nuit, faire des déclaration de soutien, partager des vidéos de solidarité.
A Rennes, l’association des Femmes kurdes de Rennes (Zin 35), le Centre démocratique kurde de Rennes (CDK-R), les Amitiés kurdes de Bretagne (AKB), le Comité Internationaliste Serhildan Roazhon et la Gauche écosocialiste 35 (GES 35) co-organisent un rassemblement en hommage à Jinâ, pour la solidarité féministe et internationaliste, place de la République, mercredi 20 septembre à 18h. Elles et ils invitent la population à les rejoindre.