Un projet de loi autorisant la défense dans la langue kurde pourrait être déposé et discuté en séance plénière, une fois la grève de la faim suspendue. Cette annonce montre que les autorités n’ont pas encore compris l’ampleur du mouvement ou, plus prosaïquement, qu’elle ne sert qu’à rassurer une opinion internationale à la recherche de fausses bonnes raisons pour conforter sa bonne conscience.
Quand les politiques admettront-ils que, bien au-delà de l’utilisation du kurde devant les tribunaux et la levée des restrictions à l’éducation en kurde en Turquie, le sort judiciaire réservé au chef kurde constitue le fond des exigences des militants kurdes ?
Mais sur ce point, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan paraît totalement inflexible et le président Abdullah Gül ne s’est guère aventuré au-delà d’appels aux détenus “à cesser leur jeûne”.
Ce mouvement de contestation dans les prisons intervient alors que les combats font rage entre l’armée et le HPGForce de défense du peuple (Hêzên Parastina Gel), branche armée du PKK. More (force armée du PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More) dans tout le sud-est du pays. Pour certains grévistes de la faim, le compte à rebours a déjà commencé. Ce mouvement dans les prisons est maintenant appuyé de l’extérieur par de nombreuses grèves de la faim dans différentes villes de Turquie et d’Europe.
André Métayer
A LIRE : le dossier préparé par la commission des affaires étrangères du BDP sur la grève de la faim et publié le 14/11/2012