“L’homme qui murmure à l’oreille de Sarkozy”, “L’homme le plus puissant de France”, l’ancien préfet de la région Bretagne et de la zone de défense Ouest, l’ancien directeur général de la police nationale, l’ancien directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy, au ministère de l’Intérieur et au ministère des Finances, l’ancien secrétaire général de la présidence de la République et actuel Ministre de l’intérieur, Claude Guéant, sera demain à Ankara pour
signer un accord de coopération “contre le terrorisme”, au moment où les prisons turques regorgent de détenus politiques suite à la nouvelle vague d’arrestations lancées depuis l’ouverture de la chasse.
R.T Erdogan frappe à tout va : Ankara, Istanbul, Diyarbakir, Derik, Tatvan, Bitlis, Gaziantep, on compte, en un mois, 910 nouvelles interpellations et 296 nouvelles mises en détention. Et
ce n’est pas fini.
Les forces de l’ordre du gouvernement AKPAdalet ve Kalkınma Partisi (Parti de la Justice et du Développement), parti islamiste aux mains de l’autocrate Erdogan. More ont frappé tôt ce mardi 4 octobre avec l’arrestation et à l’incarcération de plusieurs dizaines de personnes du parti BDP (Parti pour la Paix et la Démocratie), des hommes et des femmes engagés socialement et
politiquement. Parmi les détenus figurent 7 membres du conseil du BDP, 18 élus régionaux et co-présidents et une soixantaine d’élus du parti, administrateurs institutionnels, conseillers municipaux, ainsi que l’éditeur du quotidien libre Ozgur Gundem, Kazim Seker”, d’après Eyyup Doru, représentant européen du BDP qui s’insurge :
“Depuis le 14 avril 2009, plus de 5000 personnes ont été arrêtées dans le cadre du dossier KCKUnion des Communautés du Kurdistan (Koma Civakên Kurdistan), fédération des organisations kurdes en Turquie. More. La plupart des inculpés sont des cadres, des militants et des sympathisants du BDP. Les actes d’accusations sont exclusivement basés sur des conversations téléphoniques et des propos tenus lors des conférences de presse ou au cours de la campagne électorale.”
Cette nouvelle vague d’arrestations, qui cible également journalistes et écrivains, vise à museler la presse : plus de 70 journalistes, kurdes pour la plupart, sont, à ce jour, en prison.
Ce qui fait de la Turquie la plus grande prison du monde pour les journalistes, note “info-türk”.
R.T. Erdogan fait-il appel au “premier flic de France” pour aussi mater la rue? Quel aveu de faiblesse ! Les co-présidents du BDP, Selahattin Demirtaş et Gülten Kışanak, ont immédiatement réagi et déclaré à l’adresse de la population :
“Le premier ministre Recep Tayyip Erdogan se promène avec une liste d’arrestations dans sa poche. Si vous ne réagissez pas maintenant contre ces opérations, ce sera trop tard demain quand ils frapperont à votre porte.”
En ajoutant, à l’intention des autorités turques et consorts :
“Nous ne nous plierons jamais, même en cas d’arrestation de dix mille personnes”.
André Métayer