- Fin des couvre-feux militaires dans les villes kurdes
- Retrait des forces militaires et de police
- Instauration d’un cessez-le-feu
- Fin de la politique d’isolement d’Abdullah Öcalan
- Reprise des négociations de paix
Des rassemblements protestataires s’organisent en France à l’appel du Conseil démocratique kurde de France, relayant les déclarations du Parti démocratique des Peuples et autres organisations, comme l’association des femmes kurdes pour la liberté (Kadın Özgürlük Meclisi), pour briser le mur silence entourant la répression sans précédent qui s’abat sur le peuple kurde en Turquie : “à mesure que l’Etat s’apparente de plus en plus à Daesh, la résistance du peuple ressemble de plus en plus à celle de Kobanê”.
Samedi, c’était à Rennes et à Strasbourg, place de la Bourse. Dimanche, à Paris, place de la Bastille et à Marseille, sur la Canebière. Ailleurs aussi, comme à Lyon, Toulouse, Bordeaux Echirolles. A signaler également la projection du film ” Ma vie a toujours été un combat” au théâtre du Gymnase Marie Bell à Paris. Ce film retrace l’histoire captivante de Sara (Sakine Cansiz),”la légendaire révolutionnaire kurde aux cheveux roux, opiniâtre et rebelle” assassinée à Paris avec deux de ses camarades, le 9 janvier 2013.
Les tanks sont entrés dans Diyarbakir et tirent au canon
Près de 2 000 manifestants, une foule kurde d’hommes, de femmes et d’enfants, tous rassemblés et unis, mais aussi des amis du peuple kurde, adhérents ou non des Amitiés kurdes de Bretagne, militants associatifs et politiques, ont défilé dans les rues du centre de Rennes, longeant la fête foraine, sous le regard ébahi et interrogatif de nombreux passants, à l’heure où chacun se presse dans les magasins à la recherche des cadeaux de Noël. La circulation a été un temps interrompue pour laisser passer le cortège, protégé par les motards de la police et encadré par un service d’ordre kurde impeccable. Nombre de drapeaux, certains à l’effigie d’Abdullah Öcalan, qui n’a rien perdu de son aura, bien au contraire, malgré son enfermement carcéral depuis près de 16 ans, des slogans comme “nous sommes tous PKK” et de nombreuses pancartes, véritable livre vivant expliquant les raisons de la manifestation et les objectifs poursuivis : “Brisons le silence, mobilisons-nous pour le Kurdistan”, “Les fascistes et la police kurde attaquent les civils kurdes”, “Liberté pour Öcalan”, “Halte au massacre des Kurdes”. Pour vaincre la résistance urbaine, la Turquie envoie son armée et tire au canon sur les jeunes Kurdes qui lui résistent. L’attitude permissive de la Turquie envers l’Etat islamique est aussi dénoncée : “La Turquie, complice de Daesh”, “Il n’y a aucune différence entre Daesh et l’AKP» (parti du président turc Erdoğan), “Nous vaincrons Daesh, nous le promettons”, “En Turquie, nous gagnerons la guerre comme nous l’avons gagnée à Kobanê”. L’armée est entrée dans Diyarbakir mais comme le souligne nos amis sur places, proches de la municipalité de Diyarbakir : “nous espérons que la résistance va arrêter ces attaques”.
Soutien de Lena Louarn, Vice-présidente du Conseil régional de Bretagne
Les président.e.s de trois organisations (Conseil démocratique kurde de Rennes, Amitiés kurdes de Bretagne et Maison internationale de Rennes) et Lena Louarn, Vice-présidente du Conseil régional de Bretagne, ont pris tour à tour la parole pour souligner l’urgence à agir : que les autorités de notre pays prennent des initiatives fortes pour obliger le régime autoritaire d’Ankara à clarifier sa politique pour le moins ambigüe envers Daesh et pour mettre un terme à sa politique répressive anti-kurde. Jocelyne Bougeard, adjointe au maire de Rennes, et Roselyne Lefrançois, ancienne députée européenne, avaient envoyé un message de soutien.
André Métayer