L’agence de presse kurde ANF (Ajansa Nûçeyan a Firatê – Firat News Agency) a publié un article de Maxime Azadi intitulé “Fransız derneklerden ‘Kürtler için ne yapabilirim?’ kampanyası” (Campagne ‘Que puis-je faire pour les Kurdes ?’ lancée par des associations françaises) dont voici une traduction :
Les associations d’amitié franco-kurdes ont manifesté leur solidarité avec les prisonniers politiques dans les prisons turques en échangeant des lettres.
Dans le cadre de la campagne “Les Kurdes ont besoin de soutien. Que puis-je faire ?”, les Amitiés kurdes de Bretagne, les Amitiés kurdes de Lyon Rhône-Alpes, l’Association iséroise des Amis des Kurdes et France-Kurdistan ont échangé des lettres avec les prisonniers dans le cadre de cette campagne.
Soulignant que la Turquie d’Erdogan détruisait la démocratie chaque jour qui passe, les associations ont notamment rappelé le dossier de fermeture contre le HDPParti de la Démocratie des Peuples (Halklarin Demokratik Partisi). More et les attaques d’invasion de l’Etat turc dans le Nord et Est de la Syrie/Rojava et au Kurdistan irakien.
En mars dernier, un procureur turc avait saisi la Cour constitutionnelle pour réclamer l’interdiction du principal parti kurde, le HDPParti de la Démocratie des Peuples (Halklarin Demokratik Partisi). More. Sur le plan militaire, la Turquie a envahi une partie des territoires kurdes au RojavaKurdistan occidental (Kurdistan de Syrie), divisé en trois cantons : Cizirê (le canton le plus peuplé comprenant notamment la ville de Qamişlo), Kobanê et Efrin. More toute en bombardant les autres zones quotidiennement, en visant les civils et, en parallèle, elle mène une vaste opération au Kurdistan irakien contre la guérilla kurde. Le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More) accuse l’armée turque d’avoir utilisé à des dizaines de reprises des armes chimiques, dans le silence total de l’Occident.
Le texte de la campagne attire l’attention sur les élus et militants emprisonnés : “Ces femmes et ces hommes défendent courageusement des valeurs humanistes, qui sont aussi nos valeurs, au prix de leur vie. Nous sommes indéfectiblement à leurs côtés pour défendre les droits universels”.
Dans le cadre de cette campagne, il est signalé la situation de 13 prisonnières détenues dans la même cellule de la prison d’Elazig, parmi elles se trouvent la co-maire de la municipalité de Yüksekova, Remziye Yaşar et Leyla Güven, dont le mandat de député a été retiré.
Les associations ont également partagé une lettre de Leyla Güven. Dans l’une d’elles, elle attire l’attention sur les grèves de la faim dans les prisons et exprime sa préoccupation face aux conséquences mortifères pour les grévistes.
Incarcérée dans la prison de haute sécurité de la province d’Elazığ depuis le 22 décembre 2020, Leyla Güven critique également les approches passives de la France : “Bien qu’il y aitAntifascist Internationalist Tabur, brigade internationale opérant au Rojava. More des gens comme vous qui se battent pour les droits de l’Homme, la France, votre pays, a une responsabilité historique dans la division de notre pays et le fait que nous soyons dans cette situation. (…) Je me trouve actuellement dans la prison où avait été incarcérée, il y a 40 ans, Sakine Cansiz”.
Les initiateurs de la campagne proposent à chacun d’envoyer des cartes, avec de beaux paysages, aux députés et aux élus emprisonnés avec la phrase “Et tournera la roue “, titre du livre de l’ancien coprésident du HDPParti de la Démocratie des Peuples (Halklarin Demokratik Partisi). More, Selahattin Demirtaş, incarcéré depuis 2016.
Maxime Azadi