POUR FAIRE GAGNER LA PAIX
· Libérer la parole et l’action du DTP
· Faire taire les armes
· Arrêter les atteintes aux droits de l’homme
La situation intérieure en Turquie est un sujet que les autorités françaises et européennes disent inscrire régulièrement à l’agenda de leurs rencontres avec les autorités turques. Les droits culturels, économiques et sociaux des citoyens turcs d’origine kurde y sont systématiquement abordés.
Au vu de la situation générale des droits de l’Homme dans le pays, la France et l ’Union européenne doivent presser les autorités turques de mener à terme les réformes internes, indispensables pour renforcer et garantir les libertés fondamentales comme il se doit dans un Etat de Droit.
La réalité de la vie politique et quotidienne des populations kurdes n’est pas celle des communiqués des autorités turques.
Malgré le climat détestable accompagné de pressions et d’intimidations de toutes sortes, la majorité des électeurs des régions kurdes a voté le 29 mars 2009 pour le DTP, Parti pour une Société Démocratique, permettant de doubler ainsi le nombre de ses mairies et de gérer la quasi-totalité des départements.
Quelques jours après les résultats de ces élections, les autorités turques ont lancé une campagne d’arrestations de militants, de dirigeants et d’élu(e)s de ce parti dont des maires. A ce jour, près de 700 d’entre eux ont été interpellés, dans plus d’une quinzaine de villes, dont 230 ont été écroués.
Cette atteinte caractéristique à la liberté d’expression individuelle et politique exige de la communauté internationale une ferme condamnation.
Les autorités turques expliquent que les dirigeants et les élu(e)s du DTP auraient des liens supposés avec le PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More., le Parti des Travailleurs du Kurdistan. Rien à l’heure actuelle ne permet de valider cette hypothèse, mais à supposer que cette conception de la “preuve à charge non-établie” soit retenue, elle ne se différencierait pas de celle que l’Histoire a condamnée lorsque dans ce pays, la France, des personnes ont été arrêtées pour leurs liens présumés avec la Résistance.
Aujourd’hui, le PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More doit être rayé de la liste des organisations terroristes et reconnu comme un mouvement politique de résistance armée, un des protagonistes essentiel avec lequel il faut négocier. Le PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More et son président, Abdullah Öcalan, ont montré à plusieurs reprises leur volonté de dialogue en décrétant unilatéralement plusieurs cessez-le-feu jamais acceptés pas la Turquie.
Ils réclament une paix négociée dans le cadre d’un règlement politique du conflit et doivent pouvoir compter sur les forces progressistes en France et en Europe.
La France, l’Europe doivent faire pression sur la Turquie pour qu’elle prenne des décisions en faveur de la démocratie : un premier geste consisterait à mettre fin à l’isolement politique dont est victime le DTP, Parti pour une Société Démocratique qui vient de s’imposer comme la première force politique dans les provinces kurdes de Turquie.
Pour résoudre la question kurde, un travail avec les seules institutions d’Etat ou des représentants patronaux est insuffisant. Il faut également une collaboration avec l’ensemble des associations qui représentent la société civile, tels les Droits de l’Homme, les associations de femmes, les syndicats etc… y compris celles considérées comme “radicales”.
PROPOSITIONS POUR LA PAIX
1) MODIFICATIONS DE LA CONSTITUTION
Il faut mettre au point une Constitution qui ne soit basée sur aucune idéologie, qui ne déclare la suprématie d’aucun groupe ethnique, religieux ou linguistique, une Constitution qui définisse une citoyenneté au regard de la composition pluriethnique du pays, qui ne comporte aucun élément pouvant heurter les libertés individuelles ; une Constitution qui puisse permettre aux représentants de l’Etat et aux fonctionnaires qui travaillent dans les régions à majorité kurde d’employer une autre langue que la langue officielle, qui puisse permettre à la population kurde de disposer d’un enseignement en sa langue maternelle.
Il est nécessaire de modifier les lois portant sur le statut des partis politiques, sur les élections législatives, le code pénal, la lutte contre le terrorisme, les pouvoirs de police, l’enseignement. La modification des lois doit porter également sur la presse, la télévision et la radio, et plus généralement sur tout ce qui est susceptible de porter atteinte aux droits fondamentaux et aux libertés individuelles et collectives.
2) NEGOCIATIONS ENTRE BELLIGERANTS
Le gouvernement de la République de Turquie mène, contre le PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More, depuis maintenant un quart de siècle une lutte incessante qui a fait des dizaines de milliers victimes, entrainant de graves atteintes aux libertés fondamentales. Plus de trois millions de civils ont été déplacés avec des conséquences sur le plan social et économique.
Il est manifeste que la réponse militaire est inefficace et qu’il faut savoir terminer une guerre avec :
* Un arrêt, accepté par les deux parties, de tout acte de guerre
* Des négociations entre belligérants.
* La libération de tous les détenus politiques, y compris Abdullah Öcalan., et leur réintégration dans la vie politique.
* L’amnistie pour tous les militants du PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More.
* La dissolution de toutes les milices para militaires et de tous les groupes de protecteurs de village.
* Des mesures sociales, financières et économiques permettant la reconstruction des villages détruits et le retour des personnes déplacées.
3) RECONNAISSANCE DE L’IDENTITE KURDE
La constitution et les lois fondamentales doivent :
* permettre l’enseignement de la langue kurde dans tous les établissements scolaires.
* favoriser la production d’œuvres culturelles kurdes dans toutes les disciplines artistiques.
* autoriser l’emploi de la langue maternelle dans toutes les circonstances de la vie privée et publique.
* autoriser les media à écrire et à émettre en langue kurde sans restrictions ni censure.
Colloque sous le parrainage d’Isabelle PASQUET, sénatrice, jeudi 30 avril 2009, Paris, Palais du Luxembourg Coorganisateurs : Solidarité et Liberté, MRAP, Parti Communiste Français, Centre d’information du Kurdistan, Centre Culturel Kurde d’Ahmet KAYA, Fédération des Associations Kurdes en Europe, Amitiés kurdes de Bretagne, Mouvement de la Paix.