Mercredi 9 janvier 2013 après-midi, trois militantes kurdes ont été lâchement assassinées au Centre d’Information du Kurdistan, situé près de la Gare du Nord à Paris. Il s’agit de Sakine Cansiz, l’une des fondatrices du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More), Fidan Dogan (Rojbin), représentante à Paris du Congrès National du Kurdistan basé à Bruxelles et Leyla Soylemez, membre de l’organisation de la jeunesse kurde. Fidan Dogan, venue enfant en France, avait grandi à Strasbourg.
Pendant la grève de la faim des Kurdes au printemps dernier à Strasbourg, qui a duré plus de 50 jours, elle fut leur porte-parole et l’intermédiaire avec les pouvoirs publics et les parlementaires européens.
Tous avaient pu constater sa disponibilité à toute épreuve, le sourire qui illuminait son visage et la sincérité de son engagement pour la reconnaissance de l’identité du peuple kurde en lequel elle avait ses racines.
Les Amis du Peuple kurde en Alsace expriment leur profonde indignation et leur très grande tristesse face à cet odieux crime : “nous rendons hommage aux victimes et adressons nos plus sincères condoléances à leurs familles et à leurs proches, au-delà à la communauté kurde toute entière”.
Il appartient aux autorités de notre pays, la France, de tout mettre en œuvre pour que soient identifiés les auteurs, leurs mobiles et leurs éventuels commanditaires. Il convient que les coupables soient jugés et condamnés. De tels actes criminels ne peuvent être tolérés alors que des prémices de dialogue entre Abdullah Oçalan, leader incontesté des Kurdes et le gouvernement turc sont en cours. Ils font courir un grave danger à la démarche engagée pour une paix juste et durable en Turquie et – enfin – la reconnaissance officielle de l’identité kurde.
Afin que de tels actes ne puissent se reproduire, le gouvernement français serait bien inspiré de désavouer les accords de coopération policière contre le terrorisme passés le 7 octobre 2011 entre Claude Guéant et Idris Naim Sahin, alors ministres de l’intérieur de France et de Turquie.
Il est urgentissime que l’Union européenne, notamment la France, cesse de criminaliser la population kurde de ses territoires et que le PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More soit retiré de la liste des « organisations terroristes ».
Pour un soutien effectif à la communauté kurde et à ses légitimes revendications et démarches, les Amis du Peuple kurde lancent un appel à la création d’un comité de soutien.
Strasbourg, le 21 janvier 2013