Historique ! Diyarbakir célèbre le NewrozNouvel an kurde (21 mars). More comme jamais ! Pour ceux et celles qui ont déjà vécu l’événement sur place, c’est difficilement imaginable tant la foule est chaque année considérable.
Traditionnellement les célébrations du nouvel an kurde (le NewrozNouvel an kurde (21 mars). More) sont l’occasion pour les Kurdes de manifester leur joie mais aussi leurs revendications identitaires, leur soif de liberté et de démocratie. Les feux allumés à cette occasion rappellent la légende du forgeron Kawa défiant et tuant le despote Dehak.
A en croire les dépêches, les manifestations vont revêtir cette année une ampleur inégalée. Des centaines de milliers de personnes sont déjà parties en cortège du centre de Diyarbakir et des différents arrondissements pour se rendre au “Parc de Newroz” au point que le centre de la ville est désert et que les abords de la ville sont complètement embouteillés.
L’émotion est énorme et les slogans puissants font écho aux discours passionnés des orateurs.
A Diyarbakir, dans les provinces kurdes mais aussi ailleurs
Des manifestations analogues, hautes en couleurs, sont signalées dans les districts de Diyarbakir (Suruc, Hani, Hazro, Kocaköy, Ergani, Cinar, Cermik), Urfa (Urfa Halfeti, Birecik, Bozova, Ceylanpinar), Bingöl (Bingöl, Karliova), Elaziğ (Elaziğ, Karakocan), Batman (Batman, Besiri,Gercus, Hasankeyf), Sirnak (Sirnak, Idil, Uludere, Güçlükonak), Lice (Lice), Siirt (Siirt, Kurtalan), Tunceli (Tunceli, Ovacik),, (Adiyaman, Kahta ), Maraş (Pazarcik), Siverek, Nusaybin, Kulp mais aussi au sud-ouest anatolien (Konya, Mersin), au nord-ouest anatolien (Bursa, Eskisehir), sur les bords de la mer noire (Kocaeli) et de la mer Egée (Nazilli, Salihli et surtout Izmir). 50 000 Kurdes se sont rassemblés à Düsseldorf, en Allemagne. Les autres rassemblements sont prévus pour demain et les jours suivants dans les districts kurdes comme ceux de Hakkari, Van, Muş, Varto, Erzurum…
Abdullah Öcalan omniprésent
Abdullah Öcalan, président du PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More embastillé depuis onze ans, est présent partout : on ne compte plus les drapeaux portant son effigie, ni les banderoles “Bijî Serok Apo” (Vive le président Apo (Öcalan)), ni les chants, ni les slogans en faveur du leader incontesté du peuple kurde, accompagnés au son du tambour. Les mouvements folkloriques, les groupes musicaux, les équipes de football défilent en tenue. Les cortèges sont aussi noyés par les emblèmes du BDP, « parti (pro kurde) pour la Paix et la Démocratie ». Sont aussi présents des partis politiques de gauche, des organisations syndicales et des associations humanitaires et de défense des Droits de l’Homme. Des slogans sont lancés, comme à Hilvan, en faveur de “l’émancipation des femmes”, de “l’autonomie démocratique”. On peut lire aussi : “le PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More, ce sont les gens d’ici”.
Un printemps à la tunisienne ?
Abdullah Öcalan, par la voix de ses avocats, prêche la modération : il veut éviter un bain de sang et laisser toutes chances à une négociation qui ne serait pas complètement rompue. Pour autant, le gouvernement turc ne baisse pas la garde et continue de préparer les élections législatives du 12 juin prochain en continuant sa politique d’arrestation de cadres de partis politiques d’opposition.
La délégation de Rennes fait le choix, cette année, de se rendre au Kurdistan fin avril[Vous êtes intéressé/e ? [Posez votre candidature : il reste encore quelques places]], après les fêtes du NewrozNouvel an kurde (21 mars). More et au moment de la reprise du procès de Diyarbakir et du lancement officiel de la campagne électorale. C’est dire que cette période mérite une attention particulière : plus que jamais sa mission d’information devrait permettre une meilleure appréhension de la situation et nourrir la réflexion pour la conduite des actions futures.
André Métayer