Samedi 21 septembre, les 2,8 millions d’électeurs kurdes irakiens (environ) ont été appelés aux urnes pour élire les 111 membres du parlement de la Région autonome du Kurdistan irakien. La participation a été de 73%. Les élections se sont déroulées dans des conditions jugées “normales” par le représentant spécial de l’ONU en Irak, mais la proclamation officielle des résultats définitifs est retardée, ce qui provoque quelques inquiétudes. Des bouleversements ou des changements de majorité pourraient en être la cause.
Dans le parlement élu en 2009, la liste d’union PDK-UPK (Barzani-Talabani), avec 57,37 % des voix, avait acquis 59 sièges, la majorité requise pour gouverner étant de 56 sièges. Le Goran, avec 25 sièges devenait la première force d’opposition, suivi de la liste “Réformes et services” (regroupant de plusieurs listes islamistes) avec 13 sièges, du Mouvement islamique avec 2 sièges et de la liste Justices et libertés sociales (regroupant plusieurs formations de gauche) avec 1 siège.
Contrairement à 2009, les deux grands partis n’ont pas fait liste commune en 2013 et, après le dépouillement de 95% des suffrages, il apparaît que le PDKParti démocratique du Kurdistan, parti du clan Barzani, dirigeant le nord du KRG. More recueille 719 004 voix et l’UPKUnion patriotique du Kurdistan, parti du clan Talabani, dirigeant le sud du KRG. More 323 827, soit 54.55% des suffrages mais seulement 55 sièges (38 + 17), ratant d’un siège la majorité absolue. On comprend mieux que les bulletins de vote soient recomptés.
Le Goran arrive en deuxième position après avoir devancé l’UPKUnion patriotique du Kurdistan, parti du clan Talabani, dirigeant le sud du KRG. More, affaibli notamment par l’hospitalisation, suite à une crise cardiaque, de son chef de file Jalal Talabani, également président de l’Irak, et estime avoir vocation pour gouverner. Il a fait dans ce sens des propositions à l’UPKUnion patriotique du Kurdistan, parti du clan Talabani, dirigeant le sud du KRG. More, qui se trouve en position d’arbitre. Il faut aussi, sans doute, compter sur l’influence des partis islamistes qui pourraient se rapprocher du très respecté Barzani issu d’une famille très religieuse, les cheikh de Barzan.
André Métayer