Panique à bord du camp Erdoğan qui est prêt à tout pour garder le pouvoir : il accuse son principal rival, Kemal Kiliçdaroglu, de « sculpter le chaos dans la pierre » et la propagande du pouvoir accuse massivement et grossièrement le PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More d’être le fauteur des troubles que ses sbires fomentent impunément. Samedi dernier, le meeting du maire d’Istanbul, l’une des principales figures de l’opposition, a été interrompu, à Erzurum, par des jets de pierres, obligeant l’orateur à se mettre à l’abri. Les opérations de votes qui de sont déjà déroulées pour les citoyens de Turquie vivant à l’étranger ont également donné lieu à des incidents parfois violents, comme, par exemple, dans un bureau de vote aux Pays-Bas où la police néerlandaise a dû intervenir pour mettre fin à une énorme bagarre impliquant quelque 300 personnes. Dans le cadre de ces élections, la France constitue, après l’Allemagne, le deuxième plus grand pays étranger avec plus de 397 000 citoyens turcs inscrits sur les listes. Des incidents ont également eu lieu comme à Marseille et à Lyon où les partisans pro-Erdoğan, nombreux dans ce fief régional, se sont mobilisés en masse et commis de véritables agressions. Le Conseil Démocratique Kurde en France (CDK-F) a, dans un communiqué, exprimé sa plus vive indignation et condamné avec la plus grande fermeté les actes de violence commis, notamment à Lyon, le 9 mai 2023, à l’encontre des assesseurs et représentants du Parti de la Gauche Verte (YSP).
Graves incidents à Lyon
« Depuis l’ouverture en France des bureaux de vote dans le cadre de élections présidentielle et législatives turques, de nombreux incidents ont éclaté, notamment à Marseille, des violences sur lesquelles le CDK-F n’a pas voulu communiquer jusqu’à présent afin de ne pas exacerber les tensions. Nous dénonçons par ailleurs l’installation à Lyon des bureaux de vote dans les locaux de l’Union des affaires culturelles turco-islamique (DITIB), une organisation religieuse sous le contrôle du gouvernement turc. Il s’agit là d’une atteinte à la sécurité des élections et à leur caractère démocratique. Dans le contexte des élections en Turquie, nous demandons instamment aux autorités françaises d’assurer la protection des associations et des membres de la communauté kurde en France. Si le régime d’Erdoğan venait à perdre ces élections, nous redoutons que nos associations soient la cible de représailles de la part des Loups GrisMilice fasciste et mafieuse liée au MHP et à l’Etat profond turc. More et des cellules dormantes des organisations contrôlées par la Turquie en France. Nous appelons les autorités à agir rapidement pour mettre fin à ces agressions et traduire les responsables en justice. Nous exhortons l’ensemble des forces politiques, syndicales et associatives ainsi que le gouvernement français à condamner sans équivoque ces attaques perpétrées par les Loups GrisMilice fasciste et mafieuse liée au MHP et à l’Etat profond turc. More à Lyon et ailleurs en France, qui portent atteinte à la démocratie et à la paix sociale. Nous réitérons notre engagement à défendre les droits et la sécurité de la communauté kurde en France et notre détermination à ne pas céder face aux tentatives d’intimidation et aux actes de violence ».
France Kurdistan Lyon dénonce aussi l’attaque d’un groupe de turcs ultranationalistes sur les assesseurs et représentants du Parti de la gauche verte (YSP pour Yeşil Sol Parti en turc)
« Après les systématiques crevaisons de pneus subis tout le long de ces élections par les assesseurs et représentants du parti de la gauche verte, force est de constater que les menaces de l’AKPAdalet ve Kalkınma Partisi (Parti de la Justice et du Développement), parti islamiste aux mains de l’autocrate Erdogan. More ont été mises à exécution. C’est vers 22h, après la clôture des élections à Lyon, qu’un groupe de turcs ultranationalistes s’en est pris aux assesseurs et représentants du Parti de la gauche verte en les attaquant à la sortie du bureau de vote. Cette embuscade a fait plusieurs blessés dont 4 personnes ayant été transportées aux urgences ».
Muharrem Ince, un des quatre candidats à la présidentielle turque du 14 mai, a annoncé jeudi le retrait de sa candidature. Une décision susceptible de favoriser l’élection de Kemal Kiliçdaroglu ? Avec ces élections du 14 mai en Turquie, une page importante pour la démocratie va s’écrire. Elections de tous les espoirs ? Oui, mais élections de tous les dangers.
André Métayer