A lire dans le Figaro du 08/08/19, un très intéressant article de Marguerite van Peebles :
Le régime autoritaire entend détruire tout ce qui pourrait avoir un lien avec les organisateurs du coup d’État manqué de 2016 et celui qu’il désigne comme son commanditaire : Fethullah Gülen. Dernière cible en date : les manuels scolaires de mathématiques. Depuis la tentative de coup d’État de juillet 2016, la dérive autoritaire du gouvernement turc de Recep Tayyip Erdoğan se poursuit. Le ministre de l’Éducation Ziya Selçuk vient de donner un chiffre impressionnant : en l’espace de trois ans, il a fait retirer des écoles et des bibliothèques 301.878 livres et les a détruits.
La censure va très loin dans l’absurde
Selon le site Internet Turkey Purge, (qui se décrit comme un « collectif de jeunes journalistes tentant d’être la voix du peuple turc souffrant sous un régime oppressif »), En 2016, un livre de mathématiques aurait été interdit au motif que les initiales de Fethullah Gülen, réfugié aux États-Unis, apparaissaient dans un exercice de géométrie qui mentionne une ligne allant « du point F au point G ».
Dès décembre 2016, le journal BirGün avait fait savoir que 1,8 million de manuels scolaires de niveau de la classe de sixième avaient été retirés du circuit car ils faisaient mention de la Pennsylvanie, État où est réfugié Fethullah Gülen. Dans tout le pays, des rues sont rebaptisées pour effacer de supposées références au mouvement. C’est le cas des rues Gulen (rues du «sourire») d’Istanbul ou de la rue Kandil («rue de la lampe à huile») au prétexte que les Kurdes du PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More ont pour refuge les monts Kandil en Irak…