Par un communiqué officiel nous apprenons la visite en France de Recep Tayyip Erdoğan, Président de la République de Turquie : “le Président de la République s’entretiendra avec le président de la République de Turquie M. Recep Tayyip Erdoğan, le vendredi 31 octobre 2014, à Paris. Cet entretien sera suivi d’un déjeuner”.
Pour le Parti communiste français, dont le Secrétaire national Pierre Laurent est en ce moment même à la frontière turque de Kobanê,
la prochaine visite en France du président de la République de Turquie, R.T. Erdoğan, est une provocation qui vise à faire pression sur la France afin qu’elle infléchisse sa position et qu’elle ratifie des accords de coopération policière et judiciaire liberticides
(communiqué du PCF – 29 Octobre, 2014).
Le MRAP craint aussi que l’objectif d’Erdoğan soit d’infléchir la position du gouvernement français à la veille de la journée internationale de solidarité avec Kobanê.
La Coordination nationale Solidarité Kurdistan s’est déjà exprimée à ce sujet :
la France a demandé à la Turquie de prendre toutes ses responsabilités et toutes les mesures qui s’imposent face à l’offensive de Daesh à Kobanê. Cette intervention est bienvenue s’il s’agit, comme l’a précisé le Président de la République, de l’ouverture de la frontière avec la Syrie pour permettre l’acheminement de renforts. Elle serait particulièrement inopportune s’il s’agissait d’encourager une intervention de l’armée turque.
Nous demandons avec force au Président de la République française d’être ferme avec celui dont l’attitude a montré que sa priorité n’était pas de combattre les djihadistes du prétendu « Etat islamique », auxquels il continue d’apporter une aide militaire et logistique, mais d’occuper militairement cette région kurde et d’éradiquer un mode d’organisation sociale et politique démocratique.
Un autre contentieux doit être évoqué, c’est celui concernant l’horrible crime commis sur notre sol, à Paris : Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Söylemez, trois jeunes femmes kurdes, ont été lâchement assassinées le 9 janvier 2013. C’est révéler un secret de polichinelle que de dire que tout accuse les services secrets turcs (MITOrganisation du renseignement national (Millî İstihbarat Teşkilatı), services secrets turcs. More), placés sous l’autorité de d’Erdoğan quand il était Premier ministre. Il y va de l’honneur de la France de lui demander des comptes.
André Métayer