Francis Le Hérissé, Président du MIDAF (mouvement international pour le développement de l’Afrique francophone) était encore il y a peu à la tête des Coordinations Associatives en Bretagne. Logique : le partisan de la dimension révolutionnaire d’une éducation populaire capable de transformer fondamentalement la société est un défenseur acharné de la vie associative. “Je bataille pour qu’on reconnaisse dans ce pays la vie associative. C’est une force extraordinaire qui doit être reconnue pour ce qu’elle est et perçue comme partenaire politique au sens de la gestion de la société ensemble. Je me bats pour la reconnaissance de la place de la société civile dont font partie les associations“.
Francis Le hérissé est aussi un proche d’AKB et ne manque jamais l’une de nos manifestations.
Il a été fortement impressionné par la participation de jeunes filles et femmes kurdes à la Semaine de la Solidarité internationale (SSI) organisée par la Maison internationale de Rennes (MIR). Il était là à l’inauguration de l’exposition photo “Les enfants dans la guerre” (notre photo : l’équipe d’animation). Il était là aussi pour la conférence avec Hamit Bozarslan et Olivier Piot (“Dynamiques révolutionnaires et violences des États au Moyen-Orient”) précédée d’un apéro préparé encore par une majorité de femmes. Francis pense aussi aux femmes africaines.
André Métayer
Vendredi soir à la MIR lors de la soirée réunissant AMARA – Maison du peuple kurde, AKB et la Palestine (Section rennaise de France Palestine Solidarité) dans une solidarité militante pour toutes les victimes de ces deux conflits “durables”, je me souvenais de cet article récent “Ah, vous dirai-je maman…” et indirectement je pensais à toutes les femmes qui nourrissent, qui soignent, qui protègent et qui sont de tous les combats quand c’est nécessaire.
Femmes kurdes et palestiniennes
Et tous ces mets offerts ce soir-là avaient bien été préparés par des femmes, et cette jeune qui prit la parole au nom d’Amara exprimait clairement la force et la détermination d’un peuple en lutte. D’ailleurs parmi les photos géantes de Gaël Le Ny sur les combattants au pays, il y avait aussi une femme qui portait le fusil.
Femmes maliennes
Et je pensais aussi aux femmes maliennes à qui Aminata Traoré et Nathalie M’Dela-Mounier viennent de consacrer un livre « l’Afrique mutilée » et où elles disent : « Nous ne voulons plus qu’on ignore que, sous nos foulards colorés, nous ne dissimulons pas seulement, d’un geste rapide, les serpents indomptés de nos noires ou blanches chevelures tressées, serrées, mais des idées. Nous avons, de ce fait, nous femmes du Mali, un rôle historique à jouer, ici et maintenant, dans la défense de nos droits humains contre trois formes de fondamentalisme : le religieux à travers l’islam radical ; l’économique à travers le tout marché ; le politique à travers la démocratie formelle, corrompue et corruptrice. Nous invitons toutes celles et tous ceux qui, dans notre pays, en Afrique et ailleurs, se sentent concernés par notre libération de ces fondamentalismes à joindre leurs voix aux nôtres pour dire “Non” à la guerre par procuration qui se profile à l’horizon. »
Femmes du Kivu
Et je pensais enfin aux femmes du Kivu en République démocratique (sic) du Congo projetées depuis 16 ans dans une guerre sans fin, fuyant sur les routes d’un pays dévasté, sans cesse violées par la soldatesque de plusieurs armées, milices et autres bandes en rut. Seize années terribles de guerre ignorée quoiqu’ayant fait déjà plus de 6 millions de morts, des millions de populations déplacées au gré des combats, des centaines de milliers de femmes violées…
Et le comble est lorsque Hillary Clinton déclarait le 29 octobre dernier : « en République Démocratique du Congo, la poursuite des actes de violences contre les femmes et les filles et les activités des groupes armés dans la région orientale du pays, sont pour nous une source constante de préoccupation. L’Union Africaine et les Nations-Unies ne doivent épargner aucun effort en vue d’aider la RDC à réagir à ces crises sécuritaires incessantes » alors que la cause connue et reconnue de la guerre est l’accaparement des immenses richesses de cette région par les grandes puissances (avec leurs multinationales) dont la première d’entre elles, les États-Unis d’Amérique avec le concours très actif du Rwanda et de l’Ouganda.
Francis Le Hérissé
Président du MIDAF