Le Kurdistan est le thème de cette 6ème édition de la fête des pains, qui se déroulera dimanche 9 juin au Manoir des Chalais, 36 boulevard Albert 1er à Rennes, organisée par un panel d’associations et le centre social des Champs Manceaux. De nombreuses animations sont prévues dont un voyage musical autour du Kurdistan, des danses et la traditionnelle cuisson des pains dans le four ancestral attenant au manoir.
Gaël Le Ny expose, dans l’Espace culturel Aimé Césaire du centre social, ses “portraits d’un peuple bafoué” et Laetitia Boursier nous fait partager sa “fournée de pains” qu’elle a photographiée en mai dernier dans le petit village d’Ambas, près de Bismil (district de Diyarbakir), lors de la mission organisée par les Amitiés kurdes de Bretagne.
Vendredi 7 juin, un atelier cuisine sera animée par les femmes kurdes et l’association Amara – Maison du peuple kurde.
Hommage à Rojbin
Un hommage à Rojbin est également rendu, par Gaël Le Ny qui l’a photographiée il y a peu alors qu’elle présidait une réunion de la Coordination nationale Solidarité Kurdistan à la quelle AKB participait :
Rojbin, une femme de cœur, une femme kurde exécutée avec Sakine et Leyla, le 9 janvier dernier, en plein Paris, dans les locaux du Centre d’information du Kurdistan (CIK), je lui dois beaucoup, elle m’a ouvert la route à de nombreux reportages. Rojbin, que la Montagne du Zagros te berce de ses bras câlins pour toujours.
Ez Kurdim (“Je suis kurde”)
En prélude à la fête des pains, AKB et Amara étaient conviés par le centre des Champs Manceaux à animer un débat à l’issue de la projection du film Ez Kurdim réalisé par Antoine Laurent et Nicolas Bertrand.
Une soixantaine de personnes – un tiers de Kurdes, deux tiers d’habitants du quartier – était réunie ce jeudi 30 mai pour la projection de ce film dédié aux trois militantes kurdes assassinées à Paris le 9 janvier 2013, Robin Dogan, Leyla Soylemez et Sakine Cansiz.
Marie-Brigitte Duigou, Vice-présidente d’AKB, animait le débat en compagnie de Mahmut Aydin, Vice-président d’Amara. Elle a donné son sentiment : beaucoup d’émotion quand nous avons vu à l’écran notre amie Rojbin, filmée à la porte de la prison de la Santé, venue accueillir avec un énorme bouquet un Kurde qui retrouvait sa liberté après un séjour en prison pour “activité terroriste”. Mahmut n’a pas manqué de rappeler comment Rojbin portait ce projet d’un film à faire sur les Kurdes, pour qu’en France on comprenne mieux le peuple qui était le sien.
Le débat, riche et intense, a permis d’apporter des éclairages sur la situation politique, les évolutions du PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More, les forces politiques et sociales en présence. Les militants revenant d’une mission au Kurdistan ont pu donner leur témoignage et faire part de leurs observations. Deux mots sont revenus sans cesse pour caractériser l’état d’esprit des Kurdes depuis l’ouverture des négociations entre Abdullah Öcalan, le leader kurde emprisonné et RT Erdogan, l’insaisissable premier ministre turc, autoritaire et ambitieux, deux mots qui reviennent en boucle : espoirs et inquiétudes.
La diffusion d’Ez kurdim ne faiblit pas : ce fim d’Antoine Laurent et Nicolas Bertrand a été projeté le 4 juin dernier sur les écrans du cinéma Jacques Prévert à Gonesse.
André Métayer