L’agence de presse kurde ANF (Firat News Agency) basée à Amsterdam a été victime d’une cyber-attaque provenant de Turquie et plus précisément d’Ankara. Le site de l’agence n’est plus accessible depuis le 12 février et ANF a ouvert un blog et un site provisoire.
ANF est très connue en Turquie (mais aussi Syrie, Iran et en Iran) et son site web a été, depuis sa création en 2005, interdit à plusieurs reprises.
ANF, qui se fait régulièrement l’écho des violations des Droits de l’Homme, avait révélé ces derniers temps l’existence de dizaines de charniers d’ossements humains et relayé les appels d’une centaine d’ONG pour la constitution d’une commission d’enquête. Elle avait aussi dénoncé des faits de corruption au sein du gouvernement AKPAdalet ve Kalkınma Partisi (Parti de la Justice et du Développement), parti islamiste aux mains de l’autocrate Erdogan. More.
ANF couvre toutes les manifestations de Kurdes en Turquie comme celle de Diyarbakir du 18 février dernier (photo) et dénonce les violences policières.
Selon une autre agence de presse pro kurde, DIHA, la 5ème Cour pénale de Diyarbakir a requis une peine de 5 ans de prison contre un journaliste pour “propagande envers une organisation illégale” sur la base des nouvelles publiées sur le site ANF, alors qu’il “couvrait” les funérailles d’un guérillero. Il avait été mis en garde à vue et son matériel photographique et d’enregistrement vidéo avait été saisi.
DIHA révèle encore, en date du 18 février, que le rapport de l’Association turque des Droits humains (IHD) mentionne l’interdiction de cinq journaux pour une durée de 120 jours et la fermeture d’un magazine.
André Métayer