Depuis 1993, la conférence des ambassadeurs réunit, chaque année, tous les chefs de missions diplomatiques français de par le Monde et offre l’occasion au Président de la République de donner les orientations de la France pour l’année à venir. Elle se tient cette année du 24 au 28 août à Paris et François Hollande a évoqué le 25, dans un discours très attendu, de nombreux sujets de l’actualité internationale, parmi lesquels la prochaine conférence sur le climat, la situation en Ukraine, l’avenir de l’Europe, la question des migrants, le terrorisme.
Il a aussi consacré un passage assez long à la Syrie. Sans annonce retentissante, il a rappelé la position française, dont nous ne retiendrons que l’affirmation de la nécessité de la participation de “toutes les parties prenantes à la solution”, à savoir l’Iran comme les pays du Golfe. La neutralisation de Bachar El-Assad, première condition émise par le Président, mériterait à elle seule un long développement, l’élimination d’un despote ne donnant pas pour autant un brevet de démocratie à l’opposition qui prendrait sa place. Seuls les Kurdes du RojavaKurdistan occidental (Kurdistan de Syrie), divisé en trois cantons : Cizirê (le canton le plus peuplé comprenant notamment la ville de Qamişlo), Kobanê et Efrin. More, qui gèrent cette région depuis 3 ans sous le régime de l’autonomie démocratique, peuvent être jugés sur pièces. Rappelons en passant que l’Iran (qui vient de procéder à 5 exécutions de détenus kurdes) n’est pas non plus, comme les pays du Golfe, un modèle de démocratie.
Et que dire de la politique menée en Turquie par son président ? François Hollande – et c’est important dans le contexte actuel – n’a pas manqué de prendre, très diplomatiquement, une certaine distance avec la politique actuelle de son homologue turc quand il a déclaré, parlant de la Turquie, qu’elle
doit s’impliquer dans la lutte contre Daesh, et engager, ou plutôt reprendre, le dialogue avec les Kurdes.
Voilà qui méritait d’être souligné.
André Métayer