Kadir est le « Kurde breton » adopté par toute la Bretagne, que nous soutenons depuis 8 ans. Condamné à 11 ans et 3 mois de prison et incarcéré à Izmir depuis le 9 juillet 2008. Libérable en juillet 2016 avec les remises de peine automatiques, il pouvait espérer une libération anticipée, comme c’est souvent le cas pour les détenus… de droit commun.
Lorsque sa lettre du 13 mai nous est parvenue le 17 août, nous pouvions imaginer qu’il avait déjà quitté la prison d’Izmir pour celle de Cizre (région de Sirnak), plus proche de sa famille et passage obligé pour une libération anticipée : sa requête avait été acceptée et son transfert ne devait pas tarder, nous avait-il écrit.
Viennent de nous parvenir deux courriers, l’un daté du 12 octobre et l’autre du 3 novembre.
Kadir est toujours à Izmir, dans sa prison de type F et attend son transfert depuis juin. La lassitude alterne avec la colère : j’attends toujours mon transfert. Ici, dans cette prison, nous sommes trois à attendre notre transfert, deux ici et un à Sakran. Le camarade de Sakran a soudainement perdu la vie. Pourtant, j’ai lu aujourd’hui dans le journal « Gündem » qu’il était en bonne santé. Lui aussi attendait son transfert pour Cizre. Il s’appelait Ali Alp.
Il y a deux jours, les barbares ont assassiné plus de 100 camarades, lors du meeting « de la paix » à Ankara. Ils veulent nous faire peur mais ils ne réussiront pas. Ils attaquent désespérément car ils ont peur du peuple.
Quatre camarades détenus dans notre prison ont été torturés à l’hôpital de Yesilyurt par les militaires. A tout moment, on peut être tué. Dans les prisons, l’arbitraire et les pressions sont au maximum. Les militaires font tout pour nous empêcher d’aller voir un médecin à l’hôpital. Ils ont torturé nos 4 camarades dans les escaliers de l’hôpital. Ils évoquent la sécurité (ma sécurité personnelle) pour ne pas procéder à mon transfert ; mais franchement, ce qui menace ma sécurité personnelle et viole mes droits, c’est l’Etat, c’est le gouvernement turc. (12 octobre 2015)
Vous devez savoir qu’en Turquie plus de 100 prisonniers kurdes attendent leur transfert dans des villes de l’Est. Mais ces transferts sont bloqués sous différents prétextes. Dans mon cas, le prétexte est que je n’ai pas assez d’argent pour payer le coût du transfert, mais ce n’est pas vrai. Le problème n’est pas financier, il est totalement « politique ».
(3 novembre 2015)
Envoyez des messages de sympathie et d’encouragements à Kadir :
Abdulkadir Dilziz
2 Nolu F Tip C.evi
Kiriklar Buca
Izmir – Turquie