“Voilà, une photo prise 25 minutes après ma libération. A la sortie de la prison sept amis m’attendaient ” (Kadir Dilsiz).
Kadir, le « Kurde breton », est un militant ordinaire de la cause kurde. Interpellé et incarcéré le 4 janvier 2008, il a été condamné le 2 octobre 2009 à une peine de prison de 11 ans et 3 mois pour appartenance supposée au PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More. Les AKB ont relaté son histoire depuis la réception d’un courrier émanant de la tristement célèbre prison d’Izmir, daté du 15 novembre 2008 :
je m’appelle Abdelkader Dilsiz, je suis détenu dans la Prison de type F no 2 d’Izmir. Je suis retourné en Turquie après avoir travaillé environ un an à Roj TV en 2004 [la télévision kurde en exil]. C’est pour cette raison que j’ai été arrêté, mis en garde à vue, torturé et incarcéré à Manavgat (district d’Antalya) le 04.01.2008.
Kadir était bien connu en Bretagne, en particulier dans le Pays de Redon où il a résidé. Les AKB ont soutenu son comité de soutien et, avec Amnesty international de Redon, ont participé à plusieurs reprises à l’organisation de manifestations et d’actions de solidarité. Nul n’a oublié sa bonne bouille joviale et insouciante et son engagement pour la cause kurde, mais aussi son attachement à la Bretagne. Il s’était beaucoup investi dans la vie culturelle et associative bretonne et avait participé, comme traducteur, au film de Régis Blanchard, “Un hiver à Istanbul“.
Françoise, de Redon, l’une de ses fidèles correspondantes qui l’a accompagné durant ses huit années de détention avec Marie-Pierre, du Relecq-Kerhuon, écrit :
mercredi 8 juin, à 11h, Kadir est sorti de prison. Des amis l’attendaient et l’ont accueilli jusqu’à jeudi soir où il prenait l’avion pour Antep. Après une heure de voiture, accompagné du frère de Halide, son épouse, il est arrivé à Birecik et il a retrouvé sa famille. Depuis 8 ans, nous attendions ce moment. Il a, pendant ces huit longues années de détention, fait partager son vécu à travers des courriers et des dessins : des brimades, de longues semaines en quartier d’isolement, des espoirs dans les démarches qu’il a effectuées pour une diminution de peine ou pour un transfert vers l’Est [de la Turquie, où résident sa femme et ses enfants] qui n’ont jamais abouti. Nous lui souhaitons vivement de pouvoir, avec sa famille et ses amis, apprécier pleinement cette liberté enfin retrouvée.
André Métayer