Le Congrès du Peuple du Kurdistan (Kongra Gelê Kurdistan, KONGRA GEL), dont le rôle politique est de définir des orientations, s’est réuni en congrès durant 5 jours (30 juin/5juillet). Ses délégués venant des 4 parties du Kurdistan et de la diaspora ont réaffirmé leur adhésion au projet, élaboré par A. Öcalan, d’une confédération démocratique des peuples du Moyen-Orient et renforcer l’organisation et les structures de la KCKUnion des Communautés du Kurdistan (Koma Civakên Kurdistan), fédération des organisations kurdes en Turquie. More (Union des communautés du Kurdistan) voir l’article dont on se souvient qu’elle est l’élément fédérateur de toutes les organisations kurdes, qu’elles soient politiques, culturelles, religieuses, éducatives, économiques et militaires. Le fondateur du PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More, Abdullah Ocalan, reste bien sûr président de la KCKUnion des Communautés du Kurdistan (Koma Civakên Kurdistan), fédération des organisations kurdes en Turquie. More. Il faut noter que le nouveau dispositif conforte la place de la femme en instituant systématiquement des co-responsabilités homme/femme. C’est une avancée qui mérite d’être soulignée, unique au Moyen Orient et rare dans le monde ! Cemil Bayik, l’un des membres fondateurs du PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More, et Bese Hozat ont été élus co-président[e]s du conseil exécutif de la KCKUnion des Communautés du Kurdistan (Koma Civakên Kurdistan), fédération des organisations kurdes en Turquie. More, Remzi Kartal et Hacer Zagros co-président[e]s du Kongra Gel. Le nouveau conseil présidentiel est composé de six vice présidents élus, trois femmes et trois hommes : Cemil Bayik, Bese Hozat, Murat Karayilan, Mustafa Karasu, Sozdar Avesta et Elif Pazarcik.
Quand les luttes turques et kurdes pour la démocratie se rejoignent
La KCKUnion des Communautés du Kurdistan (Koma Civakên Kurdistan), fédération des organisations kurdes en Turquie. More ne propose rien moins qu’une alternative à l’Etat-nation, “une organisation de la société puisée aux sources d’une lutte quotidienne pour la défense des libertés”. La Turquie, kémaliste et islamiste, ne s’y est pas trompée : c’est la raison pour laquelle elle a emprisonné des milliers de cadres politiques et associatifs, d’élus et de militants, de journalistes et d’avocats, et déclenché, avec son appareil d’Etat politico judiciaire, une série de procès au motif que tous ces présumés coupables sont, ou prétendus être, membres de la KCKUnion des Communautés du Kurdistan (Koma Civakên Kurdistan), fédération des organisations kurdes en Turquie. More considérée comme la vitrine politique du PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More, et qu’à ce titre ils sont militants ou sympathisants d’un mouvement illégal et terroriste. Les gaz lacrymogènes ont paradoxalement ouvert les yeux des contestataires de la place Taksim. Laure Marchand, co-auteur avec Guillaume Perrier du livre “La Turquie et le fantôme arménien”, témoigne dans Le Nouvel Observateur (N°2541) (“Les irréductibles d’Istanbul”).
“En une semaine, la majorité turque et sunnite a compris le fascisme que ne subissaient, jusque là, dans ce pays, que les Kurdes et les Alevis. Nous assistons à un réveil de la société civile […] contre toute attente, les tirs tendus de grenades lacrymogènes contre les manifestations [de la place Taksim] semblent également avoir fait voler en éclats les préjugés à l’égard des Kurdes. En subissant la violence des forces de l’ordre, en constatant qu’elle n’était pas relayée par les medias aux ordres d’Ankara, les manifestants ont pris conscience du sort de leurs 15 millions de concitoyens kurdes, parias de la République […] Le regard a changé, les gens ont enfin compris que les Kurdes n’étaient pas des terroristes […] Je pense que c’est le gain le plus important de ce mouvement”.
Le PKK lance un “dernier avertissement”
Idris Baluken, député de Bingöl, avait interpellé durement le Premier ministre turc au nom du parti kurde BDP, ne dissimulant pas son impatience que l’attitude attentiste du gouvernement islamo conservateur de Turquie alimente au fur et à mesure que les jours passent : des mots ! Ça suffit ! Des actes maintenant. voir l’article
C’est au tour du PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More de se faire menaçant, prêt à interrompre son retrait du territoire turc et à reprendre la lutte armée :
“En tant que mouvement, nous lançons un dernier avertissement au gouvernement AKPAdalet ve Kalkınma Partisi (Parti de la Justice et du Développement), parti islamiste aux mains de l’autocrate Erdogan. More [de Turquie]. S’il ne prend pas des mesures concrètes au plus vite dans les domaines définis par notre peuple et l’opinion publique, le processus ne progressera plus et (il) en sera responsable”, “Il est clair que le gouvernement de l’AKPAdalet ve Kalkınma Partisi (Parti de la Justice et du Développement), parti islamiste aux mains de l’autocrate Erdogan. More (le Parti de la justice et du développement, islamo-conservateur, au pouvoir, ndlr) mène des actions pour saboter le processus”.
Dans le cadre de ce processus, les rebelles kurdes ont déclaré un cessez-le-feu en mars et commencé en mai à se retirer du territoire turc. Ils réclament en contrepartie des gestes du gouvernement en faveur de la minorité kurde de Turquie. https://www.institutkurde.org/info/depeches/le-pkk-lance-un-dernier-avertissement-a-ankara-4483.html.
La Turquie met en garde les Kurdes de Syrie
Mercredi, les combattants kurdes syriens avaient infligé une cuisante défaite à Al-Nosra et à l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), deux groupes affiliés à Al-Qaïda, en les chassant de la localité de Ras Al-Aïn. voir l’article
Après de violents combats, les forces kurdes se sont également emparées mercredi du village de Qasrouq, situé dans la même région, a indiqué L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu a réagi vivement en dénonçant à l’avance toute velléité autonomiste et les “graves risques” qu’elle peut engendrer : “toute volonté autonomiste des combattant kurdes du Parti de l’union démocratique (PYDParti de l’union démocratique (Partiya Yekîtiya Demokrat), principal parti kurde du Rojava. More), considéré comme la branche syrienne des rebelles kurdes de Turquie du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More), qui contrôlent désormais Ras Al-Aïn, juste en face de la Turquie, aura pour effet d’envenimer les combats, et d’approfondir la situation intenable en Syrie“. https://www.institutkurde.org/info/depeches/la-turquie-met-en-garde-contre-tout-fait-accompli-a-sa-frontiere-avec-la-sy-4486.html . Cette mise en garde n’est pas pour surprendre les Kurdes “Le soutien de la Turquie aux groupes liés à Al-Qaida et à l’armée syrienne libre (ASL) n’est plus un secret, au moins pour les kurdes. L’année dernière, un combattant turc avait été tué et deux ambulances, une turque et une française, avaient été saisies à Sêrékaniyé par l’YPGUnités de protection populaire (Yekîneyên Parastina Gel), branche armée du PYD, d’environ 40 000 hommes. More (forces armées du PYDParti de l’union démocratique (Partiya Yekîtiya Demokrat), principal parti kurde du Rojava. More)” https://blogs.mediapart.fr/maxime-azadi/blog/170713/les-kurdes-ont-pris-le-controle-total-d-une-ville-chassant-l-al-qaida.
André Métayer
photo Gaël Le Ny
Petit lexique
- PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More – Parti des Travailleurs du Kurdistan (Partiya Karkerên Kurdistan),
- HPGForce de défense du peuple (Hêzên Parastina Gel), branche armée du PKK. More – Forces de Défense du Peuple (Heza Parastina Gel). Branche armée du PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More
- YDK – Union Démocratique du Peuple du Kurdistan (Yekitiya Demokratik a Gele Kurd), branche politique du PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More
- KJB – Système Confédéral des Femmes (Koma Jinen Bilind) avec deux branches : PAJK et YJA.
- PAJK – Parti des Femmes Libres du Kurdistan (Partiya Azadiya Jinên Kurdistan), branche politique du KJB
- YJA – Femmes combattantes (Yekitiya Jinen Azad), branche armée du KJB au sein des HPGForce de défense du peuple (Hêzên Parastina Gel), branche armée du PKK. More.
- TECAK -: Mouvement de la Jeunesse du Kurdistan.
- PCDK – Parti pour une Solution Démocratique du Kurdistan (Partiya Careseriya Demokratik a Kurdistan). Parti frère du PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More au Kurdistan du Sud (Kurdistan irakien).
- PJAKParti pour une vie libre au Kurdistan (Partiya Jiyana Azad a Kurdistanê), parti kurde en Iran. More – : Parti de la Vie Libre du Kurdistan (Partiya Jiyana Azadiya Kurdistan), parti frère du PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More au Kurdistan oriental (Kurdistan iranien).
- HAK – Forces de la Liberté du Kurdistan (Hezen Azadiya Kurdistan), branche armée du PJAKParti pour une vie libre au Kurdistan (Partiya Jiyana Azad a Kurdistanê), parti kurde en Iran. More.
- PYDParti de l’union démocratique (Partiya Yekîtiya Demokrat), principal parti kurde du Rojava. More – Parti de l’Union Démocratique (Partiya Yekitiya Demokratik), parti frère du PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More au Kurdistan occidental (Kurdistan syrien).
- YPGUnités de protection populaire (Yekîneyên Parastina Gel), branche armée du PYD, d’environ 40 000 hommes. More – Les comités de protection du peuple kurde, branche armée du PYDParti de l’union démocratique (Partiya Yekîtiya Demokrat), principal parti kurde du Rojava. More.
- Kongra-Gel – Congrès du Peuple du Kurdistan (Kongra Gelê Kurdistan), regroupe notamment l’ensemble des branches ci-dessus, politiques et militaires. Le Kongra-Gel (un des 4 piliers du KCKUnion des Communautés du Kurdistan (Koma Civakên Kurdistan), fédération des organisations kurdes en Turquie. More) n’est pas à proprement un “parti ” mais un “congrès” (le “Parlement”).
- KCKUnion des Communautés du Kurdistan (Koma Civakên Kurdistan), fédération des organisations kurdes en Turquie. More – Union des communautés du Kurdistan (coma Civakên Kurdistan) fédère en son sein Kongra-Gel, les conseils locaux et les communes, les académies des sciences et des Lettres, les activités économiques etc…)