Une rencontre s’est tenue dans l’auditorium de la Maison internationale de Rennes, ce samedi 15 mars, pour écouter deux femmes, Sara Atkas et Mizgin Cicek venues témoigner sur les conditions de détention des femmes kurdes dans les prisons turques. La défense des détenus kurdes en Turquie ? c’est dans l’ADN des Amitiés kurdes de Bretagne. Elle a commencé dès 1995 quand la DRK (délégation rennaise Kurdistan) s’est rendue à Diyarbakir pour demander la libération de Medhi Zana, le maire destitué de Diyarbakir , avec des messages de soutien d’Edmond Hervé, maire de Rennes, et d’André Lespagnol, président de l’Université de Rennes 2. Depuis, de nombreuses interventions des AKB ont été déployés en faveur de détenus , comme Gülcihan Şimşek, par exemple, maire de Bostaniçi (arrondissement de Van) avec qui des liens s’étaient créés dès 2005 et qui ont perduré durant son emprisonnement. En mars 2010, une délégation des AKB sollicitait une autorisation de visite auprès du Ministère de la Justice. Devant le refus des autorités, un sit-in et une conférence de presse furent organisés devant les portes du centre de détention de Bağlar (Diyarbakır). A la surprise générale ! Les actions pour le soutien et la libération des détenus (interventions, manifestations, pétitions, marches, ateliers d’écritures, envois de cartes postales, toute une chaine d’actions qui perdure.
Les détenues d’Elâzığ
Dans le cadre de cette soirée avec Sara Atkas et Mizgin Cicek, une exposition de documents inédits étaient présentés, venant presqu’exclusivement de la prison d’Elâzığ, des documents précieux, émouvants par leur simplicité et leur spontanéité, des lettres manuscrites d’une écriture serrée (le papier est rare eu prison), des photos (devant des paysages en carton-pâte), des dessins, des broderies sur des pauvres supports en papier. Le tampon de la censure de l’administration pénitentiaire (qui s’exerce sur toute correspondance entrante et sortante), prouvant leur authenticité. Une correspondance de plusieurs années montrant combien c’est important pour une détenue de se sentir soutenue, et de savoir que son combat et ses souffrances franchissent les murs de la prison.
Le site AKB a diffusé les messages de Leyla Güven, Les prisons turques : l’arbitraire dans les mains d’un monarque sadique – Amitiés kurdes de Bretagne grande figure de la résistance kurde, Hulya Alokmen Ulanik, Hülya Alökmen Uyanık dénonce un scandale : le maintien en détention des détenus ayant purgé leur peine – Amitiés kurdes de Bretagne ancienne co-maire de Diyarbakir, Songül Erden Şahin, https://www.akb.bzh/roza-o-ma-rose/ Co-présidente du HDP pour la région du Dersim, et mère d’une petite Roza, Emine Erkan, Résultats de recherche pour « Emine Erkan » – Amitiés kurdes de Bretagne animatrice socio-culturelle,Remziye Yaşar, Des lettres de Remziye Yaşar franchissent les murs de la prison d’Elaziğ – Amitiés kurdes de Bretagne co-maire de Yüksekova, Dilan Aydin, https://www.akb.bzh/des-lettres-de-dilan-aydin-franchissent-les-murs-de-la-prison-delazig/ militante associative, Necmiye Boz https://www.akb.bzh/des-lettres-de-necmiye-boz-franchissent-les-murs-de-la-prison-delazig/ d’une famille de ‘’patriote’’… et de quelques autres.
Cette exposition se termine par une lettre de Zeki Bayhan : l’isolement ou l’enfer du huis clos Zeki Bayhan : l’isolement ou l’enfer du huis clos – Amitiés kurdes de Bretagne
Zeki Bayhan est incarcéré depuis 27 ans. Il décrit l’isolement comme un processus dont l’objectif est de briser les personnes sur le plan psychologique, émotionnel et intellectuel. Il attire notre attention sur des points particuliers, qu’on peut qualifier de torture, comme vivre la même journée pendant 20 ou 30 ans,( ‘’une répétition sans fin’’), L’isolement à plusieurs,(‘’ ne pas avoir un seul moment pour soi’’), le ‘’comptage biquotidien’’ vécu comme une humiliation inutile. Il attire notre attention sur le fait que l’isolement détruit aussi psychologiquement les gardiens. Mais malgré tout, il est possible de résister. ‘’ L’isolement peut être froid, mais l’esprit de résistance est chaud’’ conclut Zeki Bayhan en lançant un appel au soutien : ‘’devenez correspondant’’ !
Conférence, exposition, buffet Spectacle
Cette soirée, c’est le fruit de beaucoup d’énergie pour préparer, informer, organiser accueillir, financer , réunir, tout en étant à l’écoute et être attentif aux attentes de chacun (et de chacune !) . Certains et certaines de nos militants se sont déplacés de loin pour apporter leur soutien, leur savoir-faire , leur bonne volonté. Qu’ils soient chaleureusement remerciés. Marie-Brigitte Duigou a salué la présence de Geneviève Letourneux, conseillère municipale déléguée aux Droits des femmes et à la lutte contre les discriminations. Flavie Boukhenoufa, adjointe à la Maire de Rennes, et Frédéric

Bourcier, conseiller municipal, s’étaient faits excuser. l’Espace Pierre Jaffry, à la sortie de la conférence, accueillait, avec un appétissant buffet, jouxtant un étal réservé à la librairie et aux Kilims, tous les participants et participantes qui purent jeter un dernier regard sur l’exposition dans l’attente du concert, un moment festif et musical, qui clôtura la soirée avec les accents kurdes de l’artiste SEVDA, la talentueuse musicienne .
André Métayer