Le couperet est tombé peu après le dépouillement : l’AKPAdalet ve Kalkınma Partisi (Parti de la Justice et du Développement), parti islamiste aux mains de l’autocrate Erdogan. More, parti islamiste (anciennement modéré) remporte la moitié des voix en Turquie. Cette progression de près de 10 points de pourcentage par rapports aux élections de juin lui assure une majorité absolue de sièges et laisse les mains libres au président Erdoğan. Que fera-t-il de sa nouvelle majorité ? S’en servira-t-il pour poursuivre la guerre contre les forces kurdes, notamment celles du RojavaKurdistan occidental (Kurdistan de Syrie), divisé en trois cantons : Cizirê (le canton le plus peuplé comprenant notamment la ville de Qamişlo), Kobanê et Efrin. More, faisant ainsi le jeu de l’État islamique ? Ou considérera-t-il qu’une fois sa majorité absolue assurée, il n’aura plus besoin faire monter la tension pour mobiliser ses électeurs ?
Le HDPParti de la Démocratie des Peuples (Halklarin Demokratik Partisi). More (Parti démocratique des Peuples, démocrate de gauche pro-kurde) devrait maintenir son groupe parlementaire avec un peu plus de 10 % des voix. Le MHP (extrême-droite nationaliste) reste également représenté, légèrement devant le HDPParti de la Démocratie des Peuples (Halklarin Demokratik Partisi). More. Le CHPParti républicain du Peuple (Cumhuriyet Halk Partisi), parti kémaliste et nationaliste de centre-gauche. More (centre-gauche étatiste) recueille un quart des suffrages. Cette image de l’électorat turc n’est pas encourageante, avec environ deux tiers des votants favorables aux islamistes ou à l’extrême-droite. Il faut cependant nuancer le tableau car la campagne et les conditions de vote ont été très inéquitables, en particulier au Kurdistan.
Les Amitiés kurdes de Bretagne étaient présentes à Istanbul durant le scrutin : le HDPParti de la Démocratie des Peuples (Halklarin Demokratik Partisi). More, craignant des fraudes, avait en effet fait venir 300 observateurs internationaux.