La répression contre les municipalités kurdes et les maires démocratiquement élus en Turquie a pris une dimension insoutenable, au mépris de tous les accords internationaux sur les gouvernements locaux. La répression en cours a pratiquement invalidé les résultats des élections locales de mars 2014. La démocratie locale est suspendue.
État des lieux
• Dans 77 municipalités, les tâches et pouvoirs du maire, de l’assemblée municipale et du conseil municipal ont été transférées à des fonctionnaires nommés par le gouvernement central ;
• 89 co-maires kurdes ont été arrêtés (dont 37 femmes) et incarcérés ;
• 152 co-maires ont été destitués par le ministère de l’Intérieur (dont 76 femmes).
Hişyar Özsoy, député et vice-coprésident du Parti démocratique des Peuples (HDPParti de la Démocratie des Peuples (Halklarin Demokratik Partisi). More) chargé des relations extérieures, fait le constat dramatique :
il est devenu impossible de garder une trace du nombre précis des membres du conseil municipal en détention et/ou en état d’arrestation, mais il est question de centaines d’arrestations. Les pouvoirs des conseils municipaux élus ont été suspendus; les conseils municipaux sont incapables de se rencontrer. Des milliers d’employés municipaux ont perdu leur emploi. Tous les centres et des infrastructures pour femmes ont été fermés dans les municipalités régies par ces nouveaux administrateurs. Les systèmes de co-maires désignés par les assemblées municipales, qui ont travaillé à assurer l’égalité des genres, ont été déclarés illégaux. Les villes habitées par un total de 6 millions de personnes sont désormais gouvernées par des bureaucrates nommés par l’État.
Maires pour des Maires
“Maires pour des Maires”, c’est l’appel à la solidarité que lance Hişyar Özsoy pour la défense de la démocratie locale en Turquie, au nom du HDPParti de la Démocratie des Peuples (Halklarin Demokratik Partisi). More et du Parti des Régions Démocratiques (DBP), sa composante majeure et sœur :
les maires participant à cette campagne de soutien des maires kurdes emprisonnés mèneront diverses activités telles que le suivi de leurs cas, assisteront à leurs audiences, organiseront des visites dans les prisons, échangeront de lettres, tiendront des réunions de presse sur la question, sensibiliseront le public, discuteront de la question avec leurs conseils municipaux respectifs et les gouvernements nationaux, et communiqueront avec les autorités turques pour la libération de nos maires. Ajoutez votre voix à celle des maires kurdes pour la défense de la démocratie et des gouvernements locaux.
André Métayer