La “fête des Pains” organisée par le comité d’animation des Champs Manceaux et une dizaine d’organisations a été l’occasion, pour les femmes kurdes assidues aux cours de français et leurs animatrices des Amitiés kurdes de Bretagne (AKB), de faire connaître le Kurdistan, cette région moyen orientale rayée de la carte.
Nous ne dirons jamais assez que le reconnaissance des droits culturels et politiques des Kurdes, qui est le “credo” de AKB, passe par des actions de terrain, organisées patiemment, de façon régulière et durable.
Cette juste revendication passe aussi par une expression publique que l’association “AMARA, Maison du Peuple kurde” a formalisée avec une manifestation dans les rues de Rennes, organisée avec l’appui d’une quinzaine d’organisations politiques, syndicales et associatives, et une grève de la faim, geste symbolique pour faire savoir au public rennais que les Kurdes, et notamment ceux qui prennent des responsabilités politiques dans les organisations démocratiques et légales, sont victimes de répression : deux cadres élus du Congrès national du Kurdistan, Remzi Kartal et Faruk Doru, sont retenus en Espagne et menacés d’extradition vers la Turquie, pays qui vient d’interpeller plus de 700 cadres du DPT dont 267 ont déjà été jetés en prison.
Mais la France n’est pas en reste ; un certains nombre de réfugiés politiques, cadres politiques du DTP ont été arrêtés et écroués à Fresnes et à Fleury-Mérogis. Il s’agit du poète écrivain Idris Güzel, d’Adbullah Öcalan, (simple homonyme du leader kurde), de Cemal Cavak, ancien président de la section DTP d’Istanbul, de Bulent Atmaca, d’Adil Daskin et d’une jeune femme, Gulay Aydemir. Ils vont rejoindre Nevim Seven qui, lui, est écroué à la prison de la Santé depuis plus d’un an et contre lequel une procédure d’extradition est en cours à la demande de la Turquie.
La venue à Paris de M. Ahmet Türk, Président du DTP (Parti pour une Société Démocratique), n’est donc pas fortuite : ce parti, lors des élections municipales en Turquie du 29 mars 2009 a remporté un succès sans conteste dans la région kurde, plaçant ses équipes à la tête de 98 communes, et notamment dans toutes les grandes villes dont Diyarbakir et Van, et dans 13 départements.
Avec ses 21 députés, sa centaine de maires, ses élus, ses cadres, ses militants, le DTP est l’interlocuteur crédible que le gouvernement français et la classe politique, qui se disent “attentifs” ou “soucieux” ou encore “contre la guerre” se doivent de recevoir, s’ils veulent, à leur tour, être crédibles quand ils parleront de la “Paix au Kurdistan”.
André Métayer