Une délégation des Amitiés kurdes de Bretagne s’est rendue au Kurdistan de Turquie du 23 avril au 1er mai. L’objectif était d’apporter des messages de solidarité à nos amis kurdes qui luttent pour la défense de leurs droits, culturels et politiques, et de poursuivre ou finaliser des projets de coopération tant à Hakkari qu’à Diyarbakir. La presse turque s’en est fait l’écho, à sa façon.
Une délégation française à Hakkari
Plusieurs journaux de Turquie ont repris la dépêche de l’agence DIHA, qui a noté qu’une délégation de 7 défendeurs des droits de l’homme, venue de Bretagne, s’est rendue à Hakkari après une halte à Diyarbakir. Qu’elle a d’abord été reçue par Fadil Bedirhanoglu, maire de Hakkari, puis successivement par Rahmi Kurt, président de la section locale du parti pro-kurde BDP (Parti pour la Paix et la Démocratie) et des responsables de diverses ONG dont l’IHD (Association turque des Droits de l’Homme).
Un représentant de la délégation, précise la dépêche, a expliqué au nom de tous les membres, la raison principale de leur venue à Hakkari : « nous tenons à vous dire que nous sommes ici pour vous apporter notre soutien en tant que défenseurs des droits humains mais aussi pour savoir comment sont vécues en territoire kurde les dernières évolutions de la situation. Nous allons rester deux jours à Hakkari avant de nous en retourner à Diyarbakir en passant par Roboski. » Le porte-parole de la délégation a également déclaré que les observations relevées feront l’objet d’un rapport écrit qui sera présenté aux différents organismes français concernés : « Nous témoignerons de la situation oppressive vécue ici par le peuple kurde et les espoirs suscités par les derniers développements. » Il a qualifié de “prometteuses” les dernières positions de l’AKPAdalet ve Kalkınma Partisi (Parti de la Justice et du Développement), parti islamiste aux mains de l’autocrate Erdogan. More (Parti pour la Justice et le Développement, au pouvoir) et conclu, en réponse à une question sur le PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More (Parti des Travailleurs du Kurdistan) : « nous n’avons jamais considéré le PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More comme une organisation terroriste. Le PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More montre sa volonté d’aboutir à une paix honorable et nous nous en réjouissons. Nous suivons de près l’évolution de la question kurde. C’est pourquoi nous avons voulu être à vos côtés aujourd’hui pour témoigner de vos espoirs et de vos craintes. »
Osman Baydemir, maire métropolitain de Diyarbakir reçoit une délégation française
Une délégation de 8 personnes composée de membres et de dirigeants de l’association des Amitiés kurdes de Bretagne (AKB) a rencontré différentes organisations et institutions, tant à Diyarbakir qu’à Hakkari. Depuis 1994, AKB se rend dans la région une fois par an et dresse un rapport sur la base des entretiens réalisés et de ses observations afin d’informer l’opinion publique française. Dans le cadre de leurs visites et observations, la délégation de l’Association des Amitiés kurdes de Bretagne qui a rencontré le Maire Métropolitain Osman Baydemir, a demandé à connaître l’évolution de la situation dans la région, non sans avoir auparavant fait part succinctement de la teneur des entretiens déjà réalisés dans la région. Le maire métropolitain Baydemir a donné des informations sur la situation politique en général et expliqué la politique ambitieuse menée par la mairie avec des moyens très modestes. O. Baydemir a glissé un mot sur la réussite de Diyarbakir quant aux activités municipales en matière sociale : “les activités sociales du complexe de Vie Commune du Sümerpark constituent une modèle dans le monde”. Le maire a également fait rire la délégation en racontant sa blague du poisson d’avril
(le maire, frappé d’une interdiction à quitter le territoire, avait fait courir début avril la fausse information comme quoi le ministère de la justice avait levé cette interdiction et avait dans le même temps fait envoyer un message de remerciement au dit ministère qui en avait accusé réception avant de s’apercevoir qu’il avait été victime d’un poisson d’avril ! Embarras du ministère, bonheur des gazettes et. surprise : l’interdiction est, quelques jours plus tard, réellement levée !).
Exposition-photo réalisée par des enfants de Diyarbakir
Une exposition-photo réalisée par des enfants de Diyarbakir a été organisée à la maison de soutien scolaire “Ben u Sen”, au sein de la mairie d’arrondissement de Yenisehir. L’ouverture de l’exposition a eu lieu au parc Merwani, avec la participation de Guler Mentes Turhalli, maire adjointe de Yenisehir, les photographes français, ainsi que les écoliers de “Ben u Sen” et les habitants.
Venus à Diyarbabir dans le cadre d’un projet des Amitiés kurdes de Bretagne, les photographes Gael le Ny et François Legeait ont donné des leçons élémentaires aux enfants sur la prise de photos. En quatre jours, quelques 5 000 images ont été prises par des enfants dont 40 d’entre elles ont été choisies pour l’exposition. Gael Le Ny a affirmé que le but est d’organiser une exposition à Diyarbakir, puis en France. Les photos prises par des enfants feront également l’objet d’un album qui sera édité, selon les photographes.
“Nos activités sociales et culturelles se poursuivront” a déclaré la maire adjointe. Après l’ouverture de l’exposition, Gael le Ny et François Legeait ont offert un appareil photo à la Maison de soutien scolaire.
André Métayer