L’antenne brestoise des Amitiés kurdes de Bretagne a organisé le samedi 10 février un rassemblement pacifique ayant pour objet de protester contre l’intervention militaire de la Turquie dans la région d’Afrin en Syrie, avec l’appui de militants de différentes organisations démocratiques brestoises et kurdes. Une centaine de personnes ont répondu à cet appel, quand elles ont été violemment prises à partie par une dizaine d’individus regroupés derrière un drapeau turc. 5 Kurdes blessés ont été pris en charge par les pompiers et conduits aux urgences. Ils sont ressortis de l’hôpital avec des certificats médicaux et des incapacités totales de travail allant de 4 à 10 jours.
Les Kurdes sont mobilisés
L’annonce de cette agression a soulevé un vent de protestations et de solidarité, à commencer par les Kurdes qui sont venus aujourd’hui de toute la Bretagne pour défiler à Brest derrière une banderole non équivoque : “Turquie, ne touche pas à Afrin”. L’antenne brestoise des Amitiés kurdes de Bretagne, qui tient à remercier tous les amis de leurs messages de soutien communique :
300 personnes, principalement kurdes, ont répondu à l’appel du Conseil démocratique kurde (CDKF) et se sont rassemblées place de la Liberté, avant d’effectuer une marche dans les artères du centre de la ville, à peine perturbée par la présence d’un informateur du consulat turc de Nantes venu prendre des photos et faire de la provocation. L’incident a vite été maitrisé par le service d’ordre du CDKF et par la police. La manifestation a pu continuer dans une ambiance bon enfant et sans casse, avec les félicitations du commissaire de Brest.
MRAP : les complices en France d’Erdoğan ne nous feront pas taire !
Le MRAP, solidaire des Amitiés kurdes de Bretagne et des victimes de cette agression, dénonce cette nouvelle provocation. Il condamne les déclarations du Président de la République Emmanuel Macron qui en traitant les kurdes syriens « de terroristes potentiels » ne peut qu’encourager de tels agissements.
Les Kurdes qui, à Kobanê, ont été les premiers à affronter et à faire reculer Daech, ne sont pas des terroristes, ils les combattent.
Le MRAP réaffirme sa condamnation de l’intervention militaire de la Turquie et sa solidarité avec Afrin. Il demande au Président Emmanuel Macron de condamner sans aucune ambiguïté cette agression.
CNSK : plus que jamais nous sommes avec Afrin
Les graves incidents de Brest ont soulevé l’indignation de toutes les organisations membres de la Coordination nationale Solidarité Kurdistan, dont il faut souligner la vive réaction. Apportant tout d’abord son soutien aux victimes et aux organisations visées, la CNSKCoordination nationale Solidarité Kurdistan :
• Alternative Libertaire
• Amis du Peuple kurde en Alsace
• Amitiés Corse Kurdistan
• Amitiés kurdes de Bretagne (AKB)
• Amitiés kurdes de Lyon & Rhône Alpes
• Association iséroise des Amis des Kurdes (AIAK)
• Association Solidarité France Kurdistan
• Centre d’Information du Kurdistan (CIK)
• Collectif Azadi Kurdistan Vendée
• Conseil démocratique kurde de France (CDKF)
• Ensemble
• Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP)
• Mouvement de la Jeunesse communiste de France (MJCF)
• Mouvement de la Paix
• Mouvement des Femmes kurdes en France (TJK-F)
• Nouveau Parti anticapitaliste (NPA)
• Parti communiste français (PCF)
• Réseau Sortir du Colonialisme
• Solidarité et Liberté Provence
• Union démocratique bretonne - Unvaniezh Demokratel Breizh (UDB)
• Union syndicale Solidaire
More condamne fermement ces actes inadmissibles, perpétrés sur le sol national, et dénonce l’attitude laxiste de la France vis-à-vis de la Turquie :
la CSNK demande au Président Emmanuel Macron d’entendre les voix qui montent dans notre pays, sénateurs et sénatrices, député.e.s, universitaires, journalistes, militant.e.s des droits de l’homme, organisations politiques, tous et toutes exigent de la Turquie l’arrêt des opérations militaires au RojavaKurdistan occidental (Kurdistan de Syrie), divisé en trois cantons : Cizirê (le canton le plus peuplé comprenant notamment la ville de Qamişlo), Kobanê et Efrin. More et l’arrêt de la politique répressive contre les Kurdes. Tous et toutes exigent une autre attitude de la part de la France vis-à-vis de l’Etat turc et une plus grande fermeté à l’encontre de ceux qui exportent l’autoritarisme du Président Erdoğan sur notre sol.
André Métayer