Nous apprenons que Selçuk Mizrakli, co-maire de la ville métropolitaine de Diyarbakir, a été interpellé le 21 octobre et mis en garde à vue. Il avait été destitué le 19 août dernier. Parmi les douze maires kurdes destitués après avoir été élus démocratiquement en mars dernier et remplacés par des administrateurs civils nommés par le pouvoir, la police a déjà procédé à plusieurs arrestations. Il est à craindre qu’ils rejoignent en prison les dizaines de milliers de détenus accusés d’association de malfaiteurs et d’appartenance à une organisation terroriste.
Nathalie Appéré, maire de Rennes, ville qui entretient un partenariat avec la ville de de Diyarbakir depuis quarante ans, a immédiatement réagi :
C’est avec consternation que j’ai appris, hier, l’arrestation par la police turque du Maire de Diyarbakir Adnan Selçuk Mizrakli.
La Ville de Rennes, partenaire de Diyarbakir depuis quarante ans, s’était en juin dernier félicitée à l’unanimité de son conseil municipal de la validation par l’État turc de l’élection de M. Mizrakli. Nous avions alors formé le vœu que cette élection soit le signe d’un retour durable à un fonctionnement démocratique apaisé des institutions, qui permette la reprise des coopérations entre nos deux villes.
Depuis, Adnan Selçuk Mizrakli a été démis de ses fonctions et remplacé par un administrateur civil. Aujourd’hui, il est placé en garde à vue dans le cadre d’une enquête pour « appartenance à une organisation terroriste » et « propagande terroriste ».
La situation de la population kurde de Turquie et de Syrie est extrêmement préoccupante. Seule une résolution pacifique du conflit permettra de parvenir à une solution durable de la question kurde dans la région.Au nom de l’engagement constant de Rennes en faveur du respect des principes démocratiques et des droits fondamentaux, je suivrai avec la plus grande attention les procédures judiciaires à l’encontre d’Adnan Selçuk Mizrakli ainsi que les conditions de détention de la Maire précédente de Diyarbakir, Gültan Kişanak, condamnée en février 2018 à une peine de 14 ans de prison.
Nathalie Appéré
Maire de Rennes