Messages de solidarité de Daniel Delaveau, maire de Rennes, Marcel Rogemont, député d’Ille et Vilaine et Katja Krüger, au nom des élus communistes de la ville de Rennes.
Osman Baydemir, maire de la ville métropolitaine de Diyarbakır, l’une des personnalités kurdes les plus connues et respectées, s’est vu, à l’issue d’une déposition de cinq heures devant le procureur spécial du Tribunal de Diyarbakir qui l’avait convoqué, interdit de quitter la Turquie ; c’est une mesure suffisamment grave pour susciter une réprobation générale.
Osman Baydemir, dont la parole est très écoutée à l’étranger, doit notamment se rendre à Bruxelles, invité à la Conférence internationale organisée les 3/4 février prochains au Parlement européen par Rafto Foundation (Norvège), Kurdish Human Rights Project (Grande Bretagne), Medico International (Allemagne) et Bar Human Rights Committee d’Angleterre et du Pays de Galles : cette conférence, qui doit pour la 6° fois débattre de la question de l’Europe, des Kurdes et de la Turquie, a choisi comme thème :”conflit kurde, dialogue politique et consolidation de la paix”
Le 6 décembre dernier, Osman Baydemir avait, au nom des 99 maires kurdes et des 10 Présidents de régions, appartenant au feu “Parti pour une Société démocratique” (DTP) aujourd’hui interdit, élevé une protestation solennelle pour dénoncer les conditions de détention d’Abdullah Öcalan, chef historique du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More) que l’Union européenne continue à considérer comme une organisation terroriste en dépit d’une décision de justice jugeant cette position illégale au regard du droit communautaire.
O. Baydemir ne compte plus les procès qui sont engagés contre lui et vit et travaille avec l’épée de Damoclès au dessus de la tête ; depuis avril dernier, ce sont 14 élus et fonctionnaires municipaux qui ont été interpellés et sont poursuivis en justice, dont 12 sont aujourd’hui incarcérés.
Depuis avril 2009 :
1. Ahmet Zirek, Secrétaire Général du GABB ;
2. Dilan Tasdemir, Conseillère du Maire, responsable de la question des femmes.
Depuis septembre 2009 :
1. Hüseyin Bayrak, Adjoint au Secrétaire général charge des affaires financières ;
2. Sabahattin Dinç, Adjoint au Maire de Kayapinar, (arrondissement de Diyarbakir) ;
3. Haci Erdemir, Adjoint au Maire de Baglar, (arrondissement de Diyarbakir) ;
4. Seyhmus Bayhan, Président du Conseil général de la Région ;
5. Ihsan Ugur, Adjoint au Maire de Yenisehir (mis en examen mais laissé en liberté) ;
6. Yurdusev Ozsokmenler, Ancienne Maire de Baglar et Coordinatrice du GABB (mise en examen mais laissé en liberté) ;
Depuis décembre 2009 :
1. Yasar Sari, Directeur général du DISKI (direction de l’administration des eaux et canalisations de Diyarbakir) ;
3. Zulkuf Karatekin, Maire de la municipalité d’arrondissement de Kayapinar ;
4. Abdullah Demirbas, Maire de la municipalité d’arrondissement de Sur ;
5. Ali Simsek, Adjoint au Maire de la Mairie Métropolitaine de Diyarbakir ;
6. Fethi Süvari, Coordinateur général de l’association Agenda Local 21 (dépend de la Mairie Métropolitaine).
A cette liste de personnes détenues, qui concerne directement la ville de Diyarbakir, il faut ajouter 500 noms dont les plus connus sont : Hatip Dicle, Co-président du Congrès de la Société Démocratique et ancien député du DEP incarcéré pendant plus de 10 ans, Necdet Atalay, Maire de Batman, Leyla Güven, Maire de Viranşehir membre du Congrès des Pouvoirs locaux du Conseil de l’Europe, Ferhan Türk, Maire de Kızıltepe, Muharrem Erbey, Vice-président de l’Association des Droits de l’Homme (IHD), Aydin Budak, Maire de Cizre, Etem Sahin, Maire de Suruç, Maître Firat Anli, Président régional du DTP de Diyarbakir et ancien maire de Yenisehir, Emrullah Cin, ancien maire de Viransehir, Hüseyin Kalkan, ancien maire de Batman, Abdullah Akengin, ancien maire de Dicle, Nadir Bingöl, ancien maire d’Ergani, Kazim Kurt, ancien maire de Hakkari, Gulcihan Simçek, ancienne mairesse de Bostaniçi, Maître Muharrem Erbey, Vice-président de l’IHD (Association des Droits de l’Homme) et Président de l’antenne régionale de Diyarbakir, Abbas Çelik, dirigeant de l’association Göç-Der (aide aux personnes déplacées), Ferzende Abi, Président de la section de Van de MEYADER (“Mesopotamia “Association d’aide aux orphelins), Tevfik Say, Président de l’association Hacıbekir Suburb Free Citizen, Sıddık Gül, DTP – trésorier, Région de Van, 7 membres du Conseil des Femmes du BDP (Yıldız Tekin, Eylem Açıkalın, Kerem Çağlı, Ramazan Özlü, Selim Çay, Cafer Koçak, Zihni Karakaya), Ahmet Sormaz, Président de Göç-Der (association d’aides aux personnes déplacées) de la région de Batman, 3 conseillers municipaux de Batman (Şirin Bağlı, Rıfat Başalak, Nesri Kılıç), Abbas Celik, administrateur de Goc-Der, région de Diyarbakir, Cebrail Kurt, BDP, syndicaliste, etc., etc.
Les élus de Rennes n’ont pas oublié qu’ils ont, à plusieurs reprises, accueilli Osman Baydemir, maire de Diyarbakır, et d’autres personnalité kurdes comme Mme Ayla Akat Ata, députée kurde de Batman, originaire de Diyarbakir.
Daniel Delaveau, Maire de RENNES, qui, dans un communiqué, dénonce les arrestations survenues à Diyarbakir, est intervenu auprès de l’Ambassadeur de Turquie en France “pour qu’une solution soit trouvée et que les personnes arrêtées soient libérés”.
Katja Krüger au nom des élus communistes de la ville de Rennes s’est également adressée à l’Ambassadeur de Turquie en France pour réclamer la libération des détenus et a exprimé sa profonde solidarité à Osman Baydemir et à Ayla Akat Ata.
Marcel Rogemont, Député d’Ille-et-Vilaine, qui avait reçu la députée Ayla Akat Ata le 24 janvier 2008, lui a adressé également un message de soutien.
Appel est lancé à toutes les personnalités politiques pour qu’elles manifestent leur réprobation et pour qu’elles demandent l’arrêt de la spirale répressive : nous sommes revenus aux pires moments de ce conflit qui dure depuis des décennies.
André Métayer