pour leur premier tête-à-tête à la Maison Blanche, mardi 16 mai, les présidents américain et turc, Donald Trump et Recep Tayyip Erdoğan, ont promis d’apaiser les tensions entre les deux alliés, notamment sur le dossier brûlant des milices kurdes (YPGUnités de protection populaire (Yekîneyên Parastina Gel), branche armée du PYD, d’environ 40 000 hommes. More), appuyées par Washington et qui combattent les djihadistes en Syrie.
A la suite de cet entretien, de graves incidents survenaient devant la résidence de l’ambassadeur de Turquie, provoqués par les sbires du président turc contre des manifestants pacifiques d’origine kurde et suscitant les protestations américaines dont les sénateurs Dianne Feinstein et John McCain se firent l’écho, dans une lettre sévère adressée à Recep Tayyip Erdoğan : nous tenons à vous exprimer notre vive préoccupation causée par le comportement de certains membres de votre garde rapprochée devant la résidence de votre ambassadeur à Washington DC. La violente réaction de votre service de sécurité à l’encontre de manifestants pacifiques est tout à fait inacceptable et reflète, malheureusement, la manière dont votre gouvernement traite la presse, les minorités ethniques et les opposants politiques…
Les agissements de votre personnel violent les protections constitutionnelles dont bénéficient tous américains en ce qui concerne la liberté de la presse et la liberté de réunion. La violation flagrante de ces droits sur le sol américain est un affront envers ces libertés, en plus de donner une piètre image de votre gouvernement. Nous qui apportons depuis longtemps notre soutien à la Turquie en tant que membre de l’OTAN, et allié essentiel des Etats Unis dans la région, attendons une conduite plus appropriée de votre part, vous, notre partenaire depuis des dizaines d’années.
Rappelons que la sénatrice démocrate Dianne Feinstein est l’ancienne maire de San Francisco et que le sénateur John Sidney McCain fut le candidat républicain à l’élection présidentielle de novembre 2008 contre Barack Obama.
“De sérieuses préoccupations”
Bradley Scott Schneider (démocrate), membre de la Chambre des Représentants pour l’Illinois avait auparavant mis en garde le président Trump en lui faisant part
des sérieuses préoccupations que suscitent l’érosion des droits humains et le déclin dramatique des valeurs démocratiques en Turquie
et lui demandant de faire de ces sujets une priorité durant (la) rencontre avec le Président Erdoğan.
L’Etat de droit a subi des violations continues de la part d’Erdoğan et de ses alliés en instituant des Cours de justice visant à réprimer les droits fondamentaux tels que la liberté d’expression. Ils ont, pour dissoudre toute opposition à leurs actions antidémocratiques, jeté en prison des milliers de citoyens turcs, surtout des journalistes relayant leurs actions, sur des motifs politiques bancals, laissant nombreux citoyens, y compris américains en Turquie, craindre pour leur devenir…
Les groupes d’opposition politiques et les minorités dont l’ethnie kurde font l’objet de la part du gouvernement de menaces directes et croissantes. Des parlementaires et leaders du parti d’opposition sont incarcérés…
Nous les Etats Unis, en ce moment critique, tant pour la Turquie que pour les relations turco-américaines, nous devons être francs et constants dans notre appui en faveur des valeurs démocratiques et du respect des droits humains, et ce, pour le bien de la Turquie de demain, mais aussi pour celui de nos intérêts à long terme, et celui de nos alliés de l’OTAN. Par conséquent, nous vous prions de faire de l’appui démocratique une priorité dans vos rencontres avec le Président Erdoğan cette semaine ainsi qu’à travers la politique américaine en Turquie par la suite.
André Métayer