Une délégation de l’Association des Élus communistes et républicains (ANECR), conduite par son Président Dominique Adenot, s’est rendue en Turquie la semaine dernière pour apporter son soutien aux élus locaux et nationaux kurdes emprisonnés pour le seul fait de défendre leurs droits et leur culture. Depuis 57 jours, près de 800 prisonniers ont entamé une grève de la faim qui met leur vie en danger Ils ont été rejoints par la majorité des détenus politiques dont le nombre est estimé à 10 000. Il y a donc urgence à ce que la France et l’Union européenne interviennent auprès de la Turquie, estime Michel Billout, sénateur de Seine-et-Marne, qui, au nom de la délégation, s’est adressé à la presse turque, devant le Parlement de Turquie :
ce que nous avons vu, les dizaines de témoignages recueillis auprès d’élus, de responsables politiques, syndicaux ou associatifs, d’avocats, de médecins, d’étudiants, de victimes de la répression ou de pères et mères de prisonniers politiques en grève de la faim, dépassent en gravité ce que nous avions pu imaginer. Le gouvernement turc refuse obstinément d’entendre les légitimes revendications du peuple kurde à exister. Comme seule réponse une répression brutale est exercée. Des milliers d’hommes, de femmes et même d’enfants, avec parmi eux près de 200 élus, des avocats, des journalistes, des militants pour les droits de l’homme, de syndicalistes sont emprisonnés sous prétexte de complicité avec des organisations terroristes. Ces détenus sont en fait poursuivis pour avoir conduit une action politique dans l’espace public. C’est intolérable ! Sous l’action de son gouvernement, la Turquie devient de plus en plus un pays où la démocratie est bafouée, la justice instrumentalisée, la liberté d’expression piétinée. Un jour ou l’autre il faudra bien arrêter de nier l’évidence. Il faudra que le gouvernement turc accepte de négocier. Alors c’est tout de suite qu’il faut le faire.
André Métayer