Lors de la 22ème session du Conseil des Droits de l’Homme des Nations-Unies qui se tient à Genève du 25 février au 22 mars 2013, PEC (Press Emblem Campaign) a déjà attiré l’attention du secrétaire général sur la situation des journalistes kurdes en Turquie et sur les risques qu’ils encourent dans ce pays.
Le 11 mars dernier, PEC est intervenu une nouvelle fois, à la suite de onze nouvelles incarcérations, pour signaler que la persécution des journalistes en Turquie continue en dépit des modifications apportées à la loi anti terroriste de 2005 :
la persécution des journalistes en Turquie a commencé avec l’adoption de la loi anti-terroriste en 2005, qui criminalise la propagande au profit d’organisations terroristes, sans définir le terme de propagande. La loi a été modifiée l’année dernière après avoir été soumis à de sévères critiques au niveau international, mais en dépit de la réforme, aucun changement significatif n’a été observé dans la pratique. Au mois de Janvier 2013, onze journalistes ont été emprisonnés sur des accusations d’appartenance au mouvement interdit «Front de libération du peuple révolutionnaire» (DHKP-C). Les preuves présentées au tribunal n’ont pas été communiquées à leurs avocats. Six membres de l’association turque d’écrivains «PEN» font actuellement l’objet d’une enquête pour “insulte à l’Etat”.
Selon toutes les organisations professionnelles, la Turquie est l’un des pays où le plus grand nombre de journalistes sont emprisonnés : 49 ont été jugés et condamnés tandis que plus d’une centaine de détenus sont en attente de leur procès, à laquelle on peut également ajouter des dizaines de blogueurs.
PEC demande au parlement turc d’adopter le plus rapidement possible la réforme du code pénal proposée par le Premier ministre Erdogan, visant à redéfinir l’assertion «propagande terroriste». Il invite le Rapporteur spécial sur la promotion et la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans la lutte antiterroriste, le Rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression et le Rapporteur spécial sur l’indépendance des juges et les avocats à surveiller de près le déroulement du procès collectif contre des journalistes kurdes en Turquie et les prie de bien vouloir présenter leur rapport au Conseil des Droits de l’Homme.
André Métayer