Les Kurdes, qui ont entrepris le 31 janvier, dans le froid et la neige, une longue marche devant les conduire de Genève à Strasbourg, sont arrivés à Lausanne devant le Palais de Ruminé. C’est dans ce palais que fut signé le 24 juillet 1923 le Traité de Lausanne qui fixa les frontières de la Turquie kémaliste et mitOrganisation du renseignement national (Millî İstihbarat Teşkilatı), services secrets turcs. More fin à aux espoirs qu’avait fait naître le Traité de Sèvres signé le 10 août 1920. Ce traité, qui ne fut jamais ratifié, prévoyait en effet le démantèlement de l’Empire ottoman qui avait pris part à la guerre 14/18 aux cotés de la Triplice et instituait une Arménie indépendante et un Kurdistan autonome.
C’est donc devant le palais de Ruminé que les responsables de cette marche ont rappelé la responsabilité des États européens qui, avec le traité de Lausanne, ont sacrifié les droits du peuple kurde en dépeçant le Kurdistan entre quatre États (la Turquie, l’Iran, l’Irak, et la Syrie) : C’est grâce à la lutte menée par les Kurdes depuis le traité de Lausanne contre le terrorisme d’État que l’annihilation totale a été évitée mais l’oppression continue.
Nous exigeons que les puissances internationales comme les Nations unies, l’Union européenne, l’OTAN, des États-Unis et la Russie utilisent leurs relations et leur influence pour obtenir des Etats occupant le Kurdistan d’ouvrir un dialogue dans le but de négocier un statut pour le peuple kurde qui règlerait durablement la question kurde en garantissant son existence tant aux niveaux national qu’international.
André Métayer