Le festival de cinéma de Douarnenez, véritable institution dans ce fief militant du sud finistérien, qui offre, depuis plus de 30 ans, une vitrine à tous les combats qui se déroulent, dans le monde, pour la liberté et le droit de revendiquer son identité, a consacré son édition 2008 au Liban, sujet ô combien difficile, douloureux, mais emblématique à bien des égards.
Dans cet esprit, il accueille, sur la place du festival, des associations amies comme France Palestine, Amnesty international, Réseau Education Sans frontières (RESF), ou le collectif rennais d’aide aux sans papiers, pour ne citer que celles–là.
Les Amitiés kurdes de Bretagne étaient aussi là et, en hissant au faîte du chapiteau “Non à la guerre, paix au Kurdistan” ont rappelé aux Douarnenistes, aux festivaliers, aux touristes, encore nombreux en cette fin du mois d’août, la situation conflictuelle opposant la rébellion kurde à la Turquie qui bombarde chaque semaine les montagnes de la région autonome du Kurdistan irakien, au mépris des règles internationales mais avec le consentement tacite des Etats Unis et de l’Union européenne.
Peut-on s’étonner de cette mansuétude de la “gendarmerie” internationale qui se dit prête, par ailleurs, à défendre la petite Géorgie contre l’ogre russe qui, lui, dit venir voler au secours des Ossètes (et accessoirement des Abkhazes), au motif qu’ils sont victimes d’exactions géorgiennes ? Le monde des “grands” n’est pas à une contraction près : Il est politiquement correct de prôner la défense des droits de l’homme, à condition de ne pas déplaire à Pékin à qui le président de la République, par exemple, qui ne recevra pas le dalaï-lama mais qui a assisté à l’ouverture des jeux Olympiques, attribue (sans rire !) la médaille d’or pour l’organisation des jeux dont l’objectif est, d’après la charte olympique, de “contribuer à bâtir un monde pacifique et meilleur”.
La Géorgie a sans doute le malheur de se trouver sur la route du pétrole caucasien, le Tibet, d’avoir le sous sol le plus riche de la planète, et les Kurdes d’être sur des territoires qui ont la maitrise de l’eau (le Tigre et l’Euphrate), sans oublier le pétrole de Kirkouk.
L’actualité est pourtant là pour montrer que la guerre n’est pas la solution pour résoudre les conflits : les Français pleurent leurs morts en Afghanistan, les Américains, en Irak, et les Turcs et les Kurdes pleurent les leurs, victimes d’une guerre dont on connaît depuis longtemps les termes d’un accord qui mettrait fin au cycle de la violence et qui assurerait à chacun ses droits fondamentaux.
C’est pourquoi, Les Amitiés kurdes de Bretagne, en dépit des menaces dont elles sont l’objet, continuent à dire, haut et fort, “Non à la guerre, Paix au Kurdistan”.
André Métayer
Président des Amitiés kurdes de Bretagne