Comme promis à Mme Gültan Kışanak, co-maire de Diyarbakir, lors de sa venue à Rennes en décembre dernier, les Amitiés kurdes de Bretagne (AKB) ont mis à exécution un projet d’ateliers culturels et artistiques en direction des enfants du camp de réfugiés yézidis de Fidanlik, auquel la ville de Rennes prête une attention particulière. Une équipe de cinq animateurs, composée de deux photographes professionnels, un artiste peintre, un musicien auteur–compositeur et un étudiant, est sur place et a ouvert quatre ateliers (photos, musique, peinture, vidéo) pour une durée de trente jours. Ils sont aidés par deux traducteurs.
Les AKB avaient visité ce camp de réfugiés à plusieurs reprises en 2014 et 2015 et avaient concrètement arrêté en janvier et mars 2016, avec les responsables du camp et la mairie métropolitaine de Diyarbakir, les modalités d’interventions adaptées à la situation concrète des enfants. François, le responsable de la délégation, écrit :
l’accueil est toujours aussi chaleureux et nos interlocuteurs plus attentifs et réactifs que jamais. Nous avons constitué des groupes. On prévoit un emploi du temps pour chaque animateur de quatre après-midi par semaine (soit 8 séances, voire un peu plus). Les ateliers sont très animés. Nous sommes tous crevés ! Ces premières journées sont riches en émotions.
L’achat des matériels pour les différents ateliers (appareils photos, toiles, pinceaux, peintures, guitares, accessoires et fournitures diverses) s’est fait sur place par principe, le but étant de privilégier au maximum l’économie locale. A noter qu’une dizaine d’appareils photos sont prêtés par la ville de Diyarbakir.
Les AKB n’ont pas oublié leurs amis de Sur, avec lesquels elles ont tissé des liens solidaires :
on a revisité Sur (du moins, la partie accessible), rendu visite aux dengbej, mais, ça se confirme, toute la partie Est de la vieille ville (soit environ un quart à un tiers de Sur) reste inaccessible (blocs de béton, bâches et check-points).Des pans entiers de murs ont été rasés et les pelleteuses sont toujours à l’ouvrage. L’atmosphère est calme et vaguement oppressante. Le ramadan et la chaleur (> 30° aujourd’hui) n’y sont sans doute pas pour rien.
André Métayer