La Journée internationale des droits des femmes puise son origine dans les manifestations des ouvrières américaines et européennes du début du XXe siècle, revendiquant une amélioration des conditions de travail, le droit de vote et l’égalité des sexes.
La création d’une Journée internationale des femmes fut proposée pour la première fois en 1910 à Copenhague, lors de la conférence internationale des femmes socialistes, par Clara Zetkin, une féministe allemande qui voulait « un 1er mai des femmes ». Elle fut soutenue par son amie Rosa Luxembourg, autre figure de femme révolutionnaire jusqu’au bout des ongles. C’est en souvenir des grèves ouvrières de Saint Petersbourg, le 8 mars 1917, que la date du 8 mars sera retenue. La Journée internationale des femmes, célébrée dans le monde entier depuis 1945, fut reconnue par les Nations Unies en 1977.
À ce jour, parmi les inégalités plus flagrantes, on note toujours les salaires féminins inférieurs à ceux des hommes, le manque de parité dans les fonctions représentatives, les difficultés à concilier la vie professionnelle et familiale, la demande d’emploi concentrée majoritairement dans quelques secteurs d’activité précaires et faiblement rémunérés, les violences infligées aux femmes par leur compagnon ou ex-compagnon.
Rojbin, Sakine, Leyla, « légendes de la résistance des femmes »
Plusieurs milliers de femmes kurdes vivant en Europe, dont une cinquantaine venue de Rennes, s’étaient données rendez-vous à Paris devant le 147 boulevard Lafayette où, le 9 janvier dernier, étaient assassinées trois militantes kurdes qui, par leur engagement, témoignaient de la place des femmes dans le mouvement social et politique. On pouvait lire sur les banderoles : « Sakine CANSIZ, Fidan DOGAN et Leyla SAYLEMEZ, légende de la résistance des Femmes ».
Ces trois femmes militaient en faveur de la liberté, de la reconnaissance du peuple kurde mais aussi pour la construction d’une société égalitaire entre les femmes et les hommes. Nous appelons le gouvernement français à mettre en œuvre tous les moyens dont il dispose pour faire la lumière sur ces assassinats mais aussi pour aider le peuple kurde à accéder à la reconnaissance de son identité, de ses droits et à sa liberté
a déclaré en substance Sabine Salmon, présidente de Femmes Solidaires. Une marche a conduit les huit mille manifestantes jusqu’à la place du Colonel Fabien où Sylvie Jan, membre de la commission internationale du Parti communiste français et responsable nationale du réseau PCF Kurdistan, a elle aussi plaidé la cause du peuple kurde et demandé au gouvernement français de tout mettre en œuvre pour débusquer les commanditaires de cet assassinat perpétré sur le sol français. Etait également présente Ayla Akat Ata, députée kurde de Batman, qui, avec Ahmet Türk, député BDP de Mardin, avait été autorisée à rencontrer, jeudi 3 janvier, Abdullah Öcalan sur son île-prison d’Imrali, dans le cadre des négociations qui se sont ouvertes avec le gouvernement de Turquie pour trouver une solution politique à la question kurde. Elle était d’ailleurs porteuse d’un message (« saluez les femmes kurdes, saluez pour moi les mères kurdes ») de celui qui a su, bien avant les autres, joindre au combat pour la libération du peuple kurde la lutte émancipatrice des femmes.
Les Kurdes de Lyon ont célébré la Journée internationale des droits des femmes
Plus de 300 personnes se sont réunies sur la place Bellecour à l’appel du Centre culturel de Mésopotamie pour exiger que justice soit faite pour Sakine, Fidan et Leyla. Le cortège s’est déplacé de la place Bellecour à la place des Terreaux dans une ambiance militante. S’est jointe à la manifestation la toute nouvelle association Amitiés kurdes de Lyon et Rhône-Alpes, qui s’est faite connaître en distribuant un tract « nous savons que les violences faites aux femmes n’ont pas de frontières »
André Métayer