Selahattin Demirtaş s’est rendu fin octobre à Washington, avec une délégation du BDP, pour assister à une conférence intitulée “Le rôle kurde dans le nouveau Moyen-Orient” organisée par National Press Club. Saleh Muslim, co-président du Parti de l’Union démocratique (PYDParti de l’union démocratique (Partiya Yekîtiya Demokrat), principal parti kurde du Rojava. More) de Syrie, qui n’avait pas obtenu à temps son visa, a pu néanmoins participer au moyen de la vidéo-conférence. Ils ont appelé les Etats-Unis et les pays européens à poursuivre une politique qui soutient directement les Kurdes du Moyen-Orient. “On peut donner la liberté et un statut autonome aux Kurdes sans modifier les frontières actuelles” a martelé Selahattin Demirtaş, soulignant le caractère profondément laïc des Kurdes qui respectent le pluralisme et combattent les djihadistes au Moyen-Orient : “c’est un peuple ‘modèle’ qu’il ne faut pas laisser à la merci des pays de la région, y compris la Turquie”.
Mise en garde contre les fauteurs de guerre
Le co-président du BDP a été très critique envers le Parti de la Justice et du Développement (AKPAdalet ve Kalkınma Partisi (Parti de la Justice et du Développement), parti islamiste aux mains de l’autocrate Erdogan. More, au pouvoir) de Recep Tayyip Erdoğan, l’accusant de vouloir saboter les négociations qu’il a pourtant ouvertes avec le PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More dans le but de trouver une solution à la question kurde.
Pour sa part, le BDP tente de maintenir ouvert le processus de dialogue :
nous ne devons pas abandonner les négociations. Nous devons insister, parce que l’alternative à l’abandon des négociations c’est la guerre, ce qui n’est bon ni souhaitable pour personne
a conclu S. Demirtaş en invitant le Premier ministre Erdoğan à écouter les critiques et à étudier les propositions faites notamment par le BDP.
André Métayer