Défendre Kobanê, au RojavaKurdistan occidental (Kurdistan de Syrie), divisé en trois cantons : Cizirê (le canton le plus peuplé comprenant notamment la ville de Qamişlo), Kobanê et Efrin. More, est pour les Kurdes un devoir et une fierté. Ce sont non seulement des dizaines de milliers d’habitants de cette région qu’il faut sauver – et aussi les milliers de réfugiés venant des autres régions déjà ravagées par la guerre – mais également un modèle social fondé sur le concept de d’autonomie démocratique qu’il faut protéger, parce que qu’il est porteur d’avenir.
Nous avons déjà signalé qu’à l’appel des organisations kurdes en Turquie, des milliers de Kurdes avaient convergé vers la frontière syrienne pour obliger la Turquie à ouvrir ses portes aux réfugiés menacés de mort par les djihadistes du prétendu « Etat Islamique » (EIPrétendu « Etat islamique » groupe terroriste djihadiste (anciennement « Etat islamique en Irak et au Levant »). More). Des heurts très violents se sont d’ailleurs produits entre les manifestants et les forces turques.
Les avocats d’Abdullah Öcalan ont transmis un communiqué du leader emprisonné demandant au peuple kurde “d’entrer en résistance face à cette guerre à haute intensité”. Appel entendu par des centaines de Kurdes qui sont passés à l’action. Des combattants du PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More sont venus épauler leurs frères d’arme ainsi que plusieurs milliers de Kurdes syriens, réfugiés au Kurdistan de Turquie et décidés, malgré l’opposition des gardes-frontière turcs, à retourner à Kobanê pour participer aux combats.
L’attitude pour le moins ambiguë de Turquie, qui traine toujours les pieds pour rejoindre la coalition internationale et qui est suspectée, malgré ses dénégations, de collaboration avec l’EIPrétendu « Etat islamique » groupe terroriste djihadiste (anciennement « Etat islamique en Irak et au Levant »). More, a suscité une violente réaction de Murat Karayilan, chef militaire du PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More : “le processus de paix a pris fin avec l’attaque sur Kobanê”. L’avenir dira si les négociations entre la Turquie et le PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More pour une solution pacifique du conflit sont définitivement rompues.
Genève, Bruxelles, Paris, Rennes
La grève de la faim devant le siège des Nations Unies à Genève continue avec Sebahat Tuncel, Selma Irmak et Kemal Aktas, députés kurdes et Feleknas Uca, ancienne députée européenne, pour exiger une action internationale urgente contre les offensives de l’EIPrétendu « Etat islamique » groupe terroriste djihadiste (anciennement « Etat islamique en Irak et au Levant »). More contre Kobanê.
De son côté Remzi Kartal, co-président du Kongra-Gel, a lancé un appel pour une participation massive à deux meetings à Bruxelles, les 24 et 25 septembre 2014 :
il est très important que notre peuple et ses amis participent de manière massive à ces meetings. Nous faisons également appel aux habitants d’Allemagne, France, Belgique et Pays-Bas pour venir nous rejoindre à Bruxelles. Une participation massive est primordiale pour qu’on atteigne notre objectif : la protection de l’humanité contre l’Etat islamique et la solidarité et la coopération internationale avec notre peuple.
Le Conseil démocratique kurde de France (CDKF), anciennement Fédération des Associations kurdes de France, qui regroupe vingt-six associations, a sollicité un rendez-vous auprès de Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères, compte tenu de la gravité et de l’urgence de la situation, afin d’exposer de vive voix les préoccupations et les revendications des Kurdes de France face à la situation de Kobanê. Une manifestation s’est déroulée ce 24 septembre devant l’Assemblée nationale. Une soirée de soutien est organisée par l’Académie Arts et Culture du Kurdistan au 16 rue d’Enghien à Paris le 27 septembre à 17 heures. Les Kurdes de Rennes et de Bretagne ont organisé un rassemblement le 20 septembre. Une marche à travers les rues de Rennes est prévue le 27 septembre 2014.
Les frappes aériennes en Syrie, à ar-Raqqah et Kobanê
Dans la nuit du 22 au 23 septembre, les Etats-Unis et plusieurs pays arabes alliés ont bombardé l’EI en Syrie pour la première fois. Dans la nuit du 23 au 24, la coalition a à nouveau mené des frappes aériennes contre des positions djihadistes dans les environs de Kobanê. A noter également une vaste opération militaire de l’armée de Bachar al-Assad sur la route menant à Adra al-Balad près de Damas, avec 11 raids aériens, ainsi que quatre raids à Jobar.
Les nouvelles donnes
Dans une interview accordée au journal Ouest-France, Hubert Védrine, ancien ministre socialiste des Affaires étrangères, déclare que la logique contraignante de la coalition va s’imposer à tous les coalisés et même au-delà :
il est par exemple impossible que cette coalition dure, du point de vue politique, sans les Iraniens. Donc, cela va obliger les Etats-Unis à évoluer (cela a commencé) et même l’Arabie Saoudite ou le Qatar, qui redoutent ce scenario mais devront s’y plier.
Et que pense Hubert Védrine de la politique de la France qui a tout misé sur le renversement de Bachar al-Assad ?
Il me semble que la France continue d’espérer la chute du régime et veut donc aider l’opposition démocratique, qui est très faible! Notre position est honorable sur le plan des principes, mais elle risque de laisser aux Etats-Unis la détermination de la politique future vis-à-vis de Damas en surmontant cette contradiction. Peut-être même avec les Russes? Car ce serait une occasion pour les remettre dans le jeu. Donc je n’exclus pas que la position française, même si c’est très douloureux, soit amenée à évoluer. Mais pas pour l’instant.
Tout est dit très diplomatiquement. Qu’il soit permis de penser qu’une réévaluation de la politique du ministère des Affaires étrangères vis-à-vis des Kurdes pourrait permettre à la France de revenir dans le jeu diplomatique en Syrie, sans perdre la face.
André Métayer