Kon-Kurd (confédération des associations kurdes en Europe) appelle à soutenir la marche que les Kurdes vont entreprendre pour faire entendre leurs revendications : “Nous marchons pour défendre notre droit à l’existence en tant que peuple et pour exiger la mise en liberté de notre leader Abdullah Öcalan” déclare notamment le communiqué qui précise que les marcheurs se donnent rendez–vous à Genève le mardi 31 janvier, devant le siège des Nations Unies, pour se rendre, au terme d’une marche de 400 km, à un rassemblement prévu le 18 février, à partir de 10 heures, au stade de la Meinau à Strasbourg.
Nous exigeons que les puissances internationales comme les Nations unies, l’Union européenne, l’OTAN, des Etats-Unis et la Russie utilisent leurs relations et leur influence pour obtenir des Etats occupant le Kurdistan d’ouvrir un dialogue dans le but de négocier un statut pour le peuple kurde qui règlerait durablement la question kurde en garantissant son existence tant aux niveaux national qu’international.
Kon-Kurd invite les institutions et les citoyens qui “défendent les valeurs universelles de démocratie, de liberté, de justice, de paix et les droits humains”, à participer à la marche et à envoyer des messages de soutien.
Kon-Kurd rappelle la responsabilité des Etats européens qui, avec le traité de Lausanne du 24 juillet 1923, ont sacrifié les droits du peuple kurde en dépeçant le Kurdistan entre quatre Etats, la Turquie, l’Iran, l’Irak, et la Syrie : “c’est grâce à la lutte menée par les Kurdes depuis le traité de Lausanne contre le terrorisme d’Etat que l’annihilation totale a été évitée” mais l’oppression continue. Les deux dernières année ont été particulièrement graves en Turquie : 8 000 interpellations, 5 000 mises en détention, emploi des armes chimiques, opérations militaires transfrontalières… la dernière exaction en date étant le bombardement dans la région d’Uludere qui a tué 35 civils, des enfants et des adolescents pour la plupart (200 enfants kurdes ont été tués depuis l’arrivée au pouvoir de RT Erdogan en 2003).
Le communiqué de Kon kurd souligne le traitement inhumain réservé au leader du peuple kurde, Abdullah Öcalan, condamné à la prison à vie, dont la libération est, avec le droit à l’autodétermination, la revendication essentielle. La mise en péril de sa santé, le régime d’isolement total qui dure depuis 12 ans, les sanctions disciplinaires (comme la privation de courrier, de parloir, d’accès aux soins), sont ressentis par tout un chacun comme autant de blessures personnelles. Le peuple kurde s’identifie à lui : il est son porte drapeau. Lutter pour la libération d’Öcalan, c’est lutter pour la libération du peuple kurde.
Abdullah Öcalan joue un rôle déterminant dans la gestion des conflits et, sans lui, aucune solution politique à la question kurde ne pourra être trouvée.
“Autonomie démocratique” revendiquée et assumée, libération d’Öcalan, tels sont les slogans qui rythmeront la marche des Kurdes de Genève à Strasbourg.
André Métayer