Il existe trois grandes confédérations syndicales en Turquie : TÜRK-İŞ (Confédération des syndicats turcs), HAK-İŞ (Confédération des vrais syndicats turcs) et DİSK (Confédération des syndicats révolutionnaires de Turquie), toutes membres de la Confédération européenne des Syndicats, auxquelles il faut ajouter KESK (Confédération des syndicats des fonctionnaires), comme le sont aussi les syndicats français CFDT, CFTC, CGT, FO, UNSA. La CES a été créée en 1973 afin de défendre les intérêts des travailleurs au niveau européen et de les représenter devant les organes de l’Union européenne. A l’heure actuelle, la CES regroupe 82 confédérations syndicales nationales actives dans 36 pays européens. La CES est un des partenaires sociaux européens et est reconnue par l’Union européenne, par le Conseil de l’Europe et par l’Association européenne de libre-échange (AELE) en tant qu’unique organisation syndicale interprofessionnelle représentative au niveau européen.
KESK, le “syndicat le plus combatif du service public en Turquie”
En juin 2010, à l’occasion de la conférence annuelle de l’OIT à Genève, Sami Evren, dirigeant de KESK, le “syndicat le plus combatif du service public en Turquie” avait déclaré, dans le journal suisse SolidaritéS “Cette année encore, nous avons fait inscrire la Turquie parmi les 25 pays qui bafouent les droits internationaux des travailleurs, alors que le gouvernement en place prétendait que les conditions s’amélioraient en Turquie. D’année en année c’est le même bras de fer entre eux et nous”.
Parlant de la question kurde, “un des plus sérieux problèmes de la politique intérieure en Turquie”, il livrait l’analyse suivante : “KESK ne s’arrête pas au syndicalisme de salaire, il insiste pour donner son avis et intervient dans les autres problèmes du pays comme notamment celui de la question kurde. Nous travaillons de manière active pour la paix avec les Kurdes. Nous nous sommes positionnés contre l’armée et les tentatives coups d’État et contre l’existence du groupe paramilitaire Ergenekon au sein de l’État et de l’armée. Le fait que nous exigions la paix avec les Kurdes, en leur reconnaissant tous les droits démocratiques, a attiré beaucoup de travailleurs(euses) kurdes au KESK.”
Campagne mondiale d’AI en faveur des droits des travailleurs en Turquie
A l’occasion du 1er mai 2011, Amnesty International avait lancé une campagne mondiale en faveur des droits des travailleurs en Turquie : “alors que le gouvernement s’est engagé à faire appliquer les normes internationales du travail, les droits des travailleurs ne sont toujours pas respectés en droit ni dans la pratique” et rappelé que les travailleurs des secteurs public et privé en Turquie doivent, comme les travailleurs de tous les pays du globe, jouir des droits humains universels : “droit de constituer des syndicats et d’y adhérer, le droit de négocier collectivement et de faire grève”.
André Métayer