Rennes, le 25 septembre 2020
Monsieur l’encore député,
Dommage que vous n’ayez pas cru devoir suivre mes conseils de rendre votre écharpe de député, après votre condamnation pour abus de confiance par le tribunal correctionnel de Rennes le 6 août 2019.
Vous avez cru pouvoir être blanchi en allant devant la Cour d’Appel, où vous avez présenté ce jeudi 24 septembre 2020 une défense si pitoyable que la présidente de la Cour en a même été étonnée. Votre amnésie n’a trompé personne : “vous aviez tout de même quelques mois pour préparer vos réponses”, vous a rappelé la magistrate.
Condamné en première instance à six mois de prison avec sursis, 10 000 € d’amende et trois ans d’inéligibilité, l’avocat général requiert ce jeudi les mêmes peines de prison et d’amende, mais alourdit à cinq ans la peine d’inéligibilité. La décision a été mise en délibéré au 5 novembre. Pour l’accusation, le montant, la régularité et vos explications traduisent une intention frauduleuse. Dans les mois précédant votre élection, les enquêteurs n’ont relevé aucun événement organisé par l’association que vous présidiez, qui a pourtant reçu 96 000 € de subventions publiques entre 2015 et 2017. Aucune trace sur les réseaux sociaux, sur les comptes bancaires, sur l’ordinateur perquisitionné ; le club de foot disparait en 2016, l’unique salarié aussi. Et votre seule réponse est : “si j’avais pris un comptable, je ne serai pas là devant vous“.
On ne peut pas invoquer la négligence lorsque ces détournements se répètent pendant 3 ans, comme l’a dit l’avocat général. Nous estimons, nous militants associatifs, que votre comportement jette un discrédit sur la réalité des activités associatives et sur la rigueur de leur gestion, créant un préjudice moral qui mériterait réparation.
André Métayer
Président fondateur
Amitiés kurdes de Bretagne